Liban : un expert français du Jihad refoulé pour mauvaises fréquentations

Romain Caillet, chercheur français de l'institut du Proche-Orient, a été refoulé du Liban le week-end dernier alors qu'il y résidait depuis plusieurs années. Certains l'accuseraient d'être trop proche de réseaux terroristes, lui estime que son exp

Liban : un expert français du Jihad refoulé pour mauvaises fréquentations

    Il est l'un des experts français du monde des jihadistes les plus sollicités par les médias. Romain Caillet, chercheur à l'institut du Proche-Orient, a été refoulé du Liban, son pays d'accueil depuis cinq ans, dans la nuit du samedi 28 février au dimanche 1er mars sans raison officielle.

    «Romain Caillet, qui vivait au Liban depuis cinq ans, a été refoulé dimanche par la Sûreté générale à l'aéroport de Beyrouth alors qu'il revenait du Maroc. Aucune explication sur les motifs de son expulsion ne nous a été fourni», a déclaré mardi à l'AFP un diplomate français à Beyrouth sous le couvert de l'anonymat.

    A l'inverse, une source haut placée à la Sûreté générale générale a assuré à l'AFP que «sous couvert de son travail, cet individu est soupçonné d'être lié à des organisations terroristes». En coulisses, voilà donc la raison de l'expulsion de Romain Caillet, récemment aperçu dans le documentaire «Daech, naissance d'un Etat terroriste», diffusé sur ARTE.

    Romain Caillet estime que le Hezbollah est à l'origine de son expulsion

    Mais pour Romain Caillet, «musulman sunnite conservateur, converti en 1997», comme il l'a confié au journal libanais «L'Orient Le Jour», la raison de son expulsion est différente. «J'ai régulièrement dénoncé dans des articles, des interviews ou sur les réseaux sociaux, l'emprise du Hezbollah sur les institutions libanaises. Et, ces derniers mois, mes positions ont été de plus en plus critiquées (...) Un avocat libanais m'a même indirectement accusé d'appeler au meurtre dans mes tweets», a-t-il expliqué mercredi au journal «Libération», accusant donc le Hezbollah chiite d'être à l'origine de son expulsion du Liban.

    Quant aux accusations de terrorisme, Romain Caillet les balaye d'un revers de la main : «Il s'agit d'accusations passe-partout, moi on m'accuse de liens avec les terroristes et un autre aurait été accusé de liens avec Israël car je tiens un discours ou je fais des analyses qui déplaisent à certains milieux au Liban (...) Si toute personne qui rencontre des jihadistes pour des entretiens et pour ses recherches est soupçonnée de terrorisme, cela fait pas mal de monde. Je vais continuer à travailler à partir de la France».