SOCIETECrash d'un avion A320: La seconde boîte noire toujours recherchée

Crash d'un avion A320: La seconde boîte noire toujours recherchée

SOCIETELa zone dans laquelle s'est écrasé l'Airbus est extrêment difficiles d'accès, et les secours ne sont pas certains de pouvoir retrouver cet élément essentiel pour l'enquête...
Un hélicoptère de la gendarmerie au dessus de Seyne-les-Alpes le 28 mars 2015 non loin du lieu du crash de l'A320
Un hélicoptère de la gendarmerie au dessus de Seyne-les-Alpes le 28 mars 2015 non loin du lieu du crash de l'A320 - Jeff Pachoud AFP
David Blanchard

David Blanchard

Au sixième jour des recherches après le crash de la Germanwings, la deuxième boîte noire de l'avion était toujours introuvable, dimanche, malgré les efforts des gendarmes qui évoluent à flanc de montagne dans des conditions très difficiles. «Il faut être sur place pour se rendre compte de ce que c'est. Il y a une turbine de l'avion qui a été projeté à 400 mètres au-dessus du lieu de l'impact», souffle un gendarme.

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A flanc de montagne, avec des pentes comprises entre 40 et 60 degrés, et sur une zone de près de deux hectares où sont disséminés les débris d'un avion qui a été littéralement pulvérisé, retrouver la seconde boîte noire est un défi gigantesque. Pourtant les équipes de secours et de recherches n'abdiquent pas.

«La priorité depuis le début»

«Autant sur la partie boite noire que sur la partie authentification pour retrouver des corps, les équipes sont très motivées», souligne l'adjudant-chef Stéphane Laout du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Grenoble qui travaille sur la zone du crash. Retrouver la seconde boîte noire, la fameuse FDR pour «Flight Data Recorder», qui enregistre toutes les données du vol (vitesse, altitude, trajectoire...), est «la priorité depuis le début», rappelle le capitaine Yves Naffrechoux du PGHM des Alpes-de-Haute-Provence.

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«Elle est essentielle pour la suite de l'enquête mais on continue parallèlement et de façon très attentive le ramassage, la découverte des personnes pour qu'elles soient acheminées dans la vallée et identifiées», ajoute l'officier. Sur la zone de recherches, à l'endroit où l'avion a percuté la montagne, 150 personnes ont perdu la vie et les équipes chargées de l'enquête et celles de la collecte des restes humains, essayent de travailler en bonne intelligence.

«Si elle n'est pas complètement détériorée ou pulvérisée...»

En tout une cinquantaine de personnes travaillent quotidiennement là où a eu lieu le crash. Parmi elles, des enquêteurs qui n'ont pas nécessairement la maîtrise d'un terrain escarpé et qu'il faut donc accompagner. «Il y a des gens qui sont là spécifiquement pour faire de l'identification sur les corps et il y a des gens qui sont plus sur la partie enquête et sur la partie technique pour retrouver cette boîte noire. Les zones de travail à un moment donné sont communes donc on essaye de ne pas empiéter. C'est un travail collectif entre les différentes équipes», relève Stéphane Laout.

«Si elle n'a pas été complètement détériorée ou pulvérisée, la boite noire sera sous des déblais, des débris. Il faut travailler avec prudence et beaucoup de sérieux, de minutie. On ne peut enlever les pièces de l'avion sans qu'il y ait un corps, donc dès qu'il y a un corps, on est obligé de prendre toutes les précautions pour l'emballer, le conditionner de la meilleure façon possible. Donc ça prend forcément du temps», complète le capitaine Naffrechoux.

Les équipes prêtes à rester des semaines sur place

Avec un avion projeté à plus de 700 kilomètres contre la montagne, le choc a été terrible et la boîte noire d'un poids estimé à sept à dix kilogrammes, de couleur orange avec des bandes blanches réfléchissantes, et originellement protégée par un enveloppe blindée, «peut se retrouver encastrée», avance l'adjudant-chef Laout.

«Il y a un phénomène assez violent d'impact de l'avion contre la roche. Elle peut se retrouver aussi recouverte par des débris. Il faut soulever le moindre morceau d'avion, d'amas de terre, de bloc pour retrouver le moindre indice et cette boîte noire», continue-t-il.

Le hasard peut faciliter le travail des équipes mais celles-ci se préparent à travailler encore de longs jours voir des semaines sur place.

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