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Ebola: New York et le New Jersey imposent la quarantaine aux voyageurs entrés en contacts avec des malades

Ebola: deux États américains ordonnent la quarantaine obligatoire
Reuters

Deux États américains prennent les devants. Les gouverneurs des Etats de New York et du New Jersey ont ordonné vendredi 24 octobre une mise en quarantaine obligatoire pour les voyageurs ayant eu des contacts avec des malades d'Ebola en Afrique de l'Ouest, après un premier cas d'Ebola confirmé chez un médecin à New York. Samedi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a indiqué que la fièvre hémorragique Ebola a dépassé la barre des 10.000 cas dans le mode, avec 4922 morts au 23 octobre.

"Une mise en quarantaine volontaire n'est pas suffisante", a déclaré le gouverneur de New York Andrew Cuomo. "C'est un problème de santé publique trop grave", a-t-il ajouté dans une conférence de presse. Le gouverneur Chris Christie a cité l'exemple d'une femme arrivée vendredi à l'aéroport de Newark, près de New York, après avoir soigné des malades d'Ebola en Afrique de l'Ouest. Il a ajouté qu'elle allait faire l'objet d'"un ordre de mise en quarantaine" de 21 jours.

Ces dispositions vont plus loin que les consignes fédérales. Elles font suite à l'hospitalisation d'urgence jeudi à New York d'un médecin de 33 ans chez qui le virus Ebola a été identifié, six jours après qu'il fut rentré de Guinée où il aidait Médecins Sans Frontières (MSF) à traiter des malades d'Ebola.

Pour rappel, la France a étendu vendredi de l'aérien au maritime ses contrôles sur les transports en provenance des pays touchés par la fièvre Ebola, pour parer la propagation de l'épidémie. La ministre de la Santé Marisol Touraine a indiqué que les contrôles de passagers réalisés depuis le 18 octobre dans l'aéroport parisien de Roissy seraient étendus aux bateaux partis depuis "moins de trois semaines" d'un des pays touchés par l'épidémie d'Ebola.

Craig Spencer, le médecin américain, était vendredi en quarantaine à l'hôpital Bellevue à Manhattan, "dans un état stationnaire". "Il parle", a précisé la responsable des services de santé de la ville.

New York est "complètement préparée" pour faire face à Ebola, a affirmé le maire de la ville, cherchant à rassurer la population de la plus grande ville américaine. Dans la matinée, il avait pris le métro, pour montrer que les New-Yorkais ne devaient rien changer à leurs habitudes quotidiennes.

Le médecin contaminé s'était rendu à l'hôpital immédiatement après avoir découvert qu'il avait de la fièvre: il avait 37,9° et non 39,4°comme indiqué initialement, selon les autorités de New York, qui s'étaient préparé depuis des semaines à la menace, formant des milliers de personnes dans les hôpitaux et les services d'urgence.

Métro, bowling, restaurant

Elles ont reconstitué minutieusement l'emploi du temps du malade, afin d'identifier ses rencontres et les lieux où il s'est rendu, dans la ville de 8,4 millions d'habitants. Spécialiste des situations médicales internationales d'urgence, il avait essayé de s'isoler un minimum dans son appartement depuis son retour, limitant ses contacts et prenant sa température deux fois par jour.

Mais il avait toutefois pris plusieurs lignes de métro et était allé se promener sur la "High Line", la coulée verte de Manhattan. Mercredi, alors qu'il se sentait un peu faible, il était allé courir, avant d'aller jouer au bowling à Brooklyn dans la soirée. Il était aussi allé dans un café et dans un restaurant. Il avait également pris un taxi Uber. Le bowling, fermé par précaution, a été inspecté et déclaré sans danger, tout comme le café. Uber a précisé que le chauffeur de taxi "n'était pas en danger".

La fiancée du médecin, avec laquelle il vivait, a aussi été placée en quarantaine. Deux amis proches qu'il avait vus mardi et mercredi ont également été placés en quarantaine pour 21 jours. Son appartement à Harlem a été scellé. Des spécialistes en tenue de protection totale s'y sont rendus vendredi, a constaté l'AFP. Des tracts sur Ebola ont été distribués dans son quartier, afin de rassurer les voisins.

Quarantaine au Mali également

Plus de 50 personnes ont été placées en quarantaine au Mali, dont une dizaine dans la capitale, Bamako, en lien avec le premier cas d'Ebola identifié dans le pays, une fillette de deux ans décédée vendredi, a indiqué samedi à l'AFP le porte-parole du ministère de la Santé.

Outre 43 personnes dont 8 agents de santé en quarantaine à Kayes (ouest), où la fillette est décédée, une dizaine de personnes ont été placées sous surveillance médicale à Bamako. Il s'agit des membres de la famille chez qui la fillette a brièvement séjourné sur le chemin de Kayes, à son retour de Guinée voisine. Ils ont été mis en quarantaine par précaution, car elle n'était pas contagieuse à ce moment-là, a assuré le porte-parole du ministère de la Santé, contestant les conclusions de l'OMS.

Des tests sur les vaccins en cours

Craig Spencer est le premier cas détecté à New York, mais trois autres l'ont déjà été à Dallas (Texas, sud), dont un cas mortel, le Libérien Thomas Eric Duncan, décédé le 8 octobre. Deux infirmières qui avaient contracté le virus en soignant Eric Duncan ont été officiellement déclarées guéries vendredi.

L'une d'elle, Nina Pham, a quitté l'hôpital. Dans un geste très symbolique, elle a été reçue dans l'après-midi à la Maison Blanche par le président Barack Obama qui l'a serrée dans ses bras.

Le Liberia, la Guinée et la Sierra Leone sont les trois pays les plus touchés par la fièvre hémorragique virale. Des tests sur des vaccins seront menés si possible en décembre dans ces trois pays africains les plus touchés, a annoncé à Genève le Dr Marie-Paule Kieny, directrice générale adjointe de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

S'ils sont concluants, des centaines de milliers de doses de vaccins pourraient être envoyées en Afrique occidentale d'ici à la fin du 1er semestre 2015, a précisé le Dr Kieny au cours d'une conférence de presse. Des tests sont en cours aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et au Mali, et d'autres doivent commencer prochainement en Suisse et en Allemagne, a-t-elle ajouté.

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