La Turquie laisse passer les kurdes d'Irak prêts à combattre à Kobané
La Turquie a pris des mesures pour aider les combattants kurdes d'Irak à rejoindre, via son territoire, la ville syrienne kurde de Kobané assiégée par les jihadistes, a annoncé, ce lundi, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.
"Nous aidons les forces des 'peshmerga kurdes' à franchir la frontière pour aller à Kobané", a déclaré Mevlut Cavusoglu lors d'une rencontre avec son homologue tunisien, Mongi Hamdi, sans autres précisions.
Des pressions internationales
"Nous n'avons jamais voulu que Kobané tombe. La Turquie a mené différentes initiatives pour l'empêcher", a poursuivi le ministre. Malgré les pressions de ses alliés, Etats-Unis en tête, le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara a jusque-là refusé d'intervenir militairement pour venir en aide aux combattants kurdes syriens qui résistent depuis plus d'un mois aux forces du groupe Etat islamique.
Dimanche, le président Recep Tayyip Erdogan a rejeté catégoriquement tous les appels lancés à son pays pour qu'il fournisse directement des armes aux combattants des Unités de protection du peuple (YPG), la branche armée du Parti de l'union démocratique (PYD) qu'il a accusé d'être une "organisation terroriste".
Des combattants à la pointe contre l'EI
La Turquie d'Erdogan entretient par contre de bonnes relations avec la région autonome kurde d'Irak, dont les combattants "pershmerga" sont à la pointe du combat contre l'EI dans le nord de l'Irak.
La semaine dernière, le président français François Hollande avait estimé que la Turquie devait "absolument ouvrir" sa frontière avec la Syrie pour permettre de renforcer les combattants kurdes qui la défendent. Les Etats-Unis ont procédé tôt lundi matin sur Kobané à un premier largage aérien d'armes et de munitions destinées aux forces kurdes.
En attendant les renforts, l'Etat islamique en profite
En parallèle de ces annonces, le groupe Etat islamique (EI) a lancé ce lundi soir un nouvel assaut sur Kobané. Après deux attaques suicide dans le nord de la ville en fin de journée, les jihadistes ont lancé un assaut "sur tous les fronts de la ville", a déclaré le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.