Conseil de défense présidé par Abdel Fattah al-Sisi le 24 octobre 2014 à Sheikh Zuweid, dans le nord du Sinaï

Conseil de défense présidé par Abdel Fattah al-Sisi le 24 octobre 2014 à Sheikh Zuweid, dans le nord du Sinaï.

afp.com/-

L'Egypte a décrété vendredi un état d'urgence dans le Sinaï, quelques heures après qu'un kamikaze a tué 30 soldats en précipitant sa voiture bourrée d'explosifs sur un barrage de l'armée.

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L'attaque a tué au moins 30 soldats et fait 29 blessés, d'après des responsables médicaux, dont un haut responsable de l'armée et cinq officiers.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a promulgué après cet attentat un état d'urgence de trois mois sur une partie du nord et du centre de la péninsule du Sinaï, dans un périmètre allant de la ville de Rafah, sur la frontière avec la bande de Gaza palestinienne, jusqu'à l'ouest d'Al-Arich, selon un communiqué de la présidence. Le décret présidentiel qui prévoit également un couvre-feu.

L'Egypte a décidé de fermer dès samedi et jusqu'à nouvel ordre le terminal frontalier de Rafah, l'unique point de passage vers Gaza qui n'est pas contrôlé par Israël.

Sissi: "soutiens de l'étranger"

Cette attaque "a bénéficié de soutiens de l'étranger", a affirmé sans élaborer l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi, estimant qu'elle visait à "briser la volonté du peuple égyptien (...) et de l'armée, le pilier de l'Egypte."

L'armée a quant à elle mené samedi des frappes aériennes dans des zones du nord du Sinaï considérées comme des bastions djihadistes, tuant huit combattants, selon des responsables de la sécurité.

Impuissance

Pour étouffer l'insurrection qui sévit dans le nord du Sinaï, l'armée mène depuis plus de deux ans une vaste offensive dans cette région montagneuse et désertique.

Même si les militaires annoncent régulièrement avoir tué des dizaines de "terroristes", leurs opérations n'ont pour autant pas enrayé les attaques meurtrières.

"Les forces stationnées (dans le nord-Sinaï) n'ont ni les compétences ni la formation nécessaires pour confronter" les djihadistes, estime Ismaïl Alexandrani, expert des groupes islamistes et du Sinaï. Quant à l'état d'urgence, "ces procédures sont appliquées de manière informelle depuis un an et demi et elles n'ont fait aucune différence", note-t-il.

Une zone tampon dans le Sinaï?

Des experts militaires recommanderaient la création d'une zone tampon dans la péninsule afin de mettre un terme au terrorisme, selon l'agence Anadolu citée par le Middle East Monitor. Celle-ci devrait inclure selon eux les villes de Rafah et Sheikh Zuweid.

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