Les combattants Kurdes de Syrie, qui résistent depuis plusieurs semaines aux djihadistes de l'Etat islamique (EI) dans et autour de la ville de Kobané, pourraient bientôt bénéficier de renforts inédits, ceux de la principale force armée d'opposition au régime de Bachar Al-Assad, l'Armée syrienne libre (ASL).
L'annonce de l'envoi de combattants par l'ASL aux côtés des hommes armés kurdes des Yekîneyên Parastina Gel (YPG – « unités de protections du peuple », en français), la branche armée du Parti de l'union démocratique kurde en Syrie (PYD, pour Partiya Yekîtiya Demokrat), n'est pas venue des rebelles syriens, mais du président turc, Recep Tayyip Erdogan. « Ils sont en pourparlers pour définir le chemin par où ils passeront », a-t-il précisé. Cependant, cette information a été très vite démentie à Reuters par le coprésident du PYD, Saleh Muslim.
« Nous avons déjà établi le contact avec l'ASL, mais aucun accord du genre de celui mentionné par M. Erdogan n'a encore été conclu. »
OUVRIR DE NOUVEAUX FRONTS
Par ailleurs, cette possibilité ne semble pas être acueillie avec enthousiasme : plutôt que de venir en renfort à Kobané, ville encerclée depuis plusieurs semaines par l'Etat islamique, il serait plus utile que les rebelles syriens ouvrent de nouveaux fronts contre le groupe extrémiste sunnite ailleurs en Syrie, ont estimé deux hauts responsables syriens kurdes, interrogés par l'Agence France-Presse.
L'ASL, force armée d'opposition créée en 2011, compterait environ 15 000 membres. Considérée comme « modéré » par les Occidentaux, elle n'a pour l'heure jamais fait alliance avec les Kurdes de Syrie, essentiellement basés dans le nord-est du pays.
150 PESHMERGAS BIENTÔT À KOBANÉ
L'arrivée de combattants kurdes irakiens, à Kobané a, elle, été confirmée, mais les renforts seront moins nombreux que prévu. Lors de sa conférence de presse, M. Erdogan a précisé que, finalement, seuls 150 peshmergas devraient rejoindre la ville syrienne en passant par le territoire turc, alors qu'il avait annoncé la veille que ces combattants seraient deux cents.
Les peshmergas seront équipés d'armes automatiques, de mortiers et de lance-roquettes, selon Halgord Hekmet, le porte-parole du ministère chargé des forces armées kurdes, qui a refusé de préciser quel itinéraire les combattants emprunteraient pour se rendre à Kobané.
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