Le parquet a estimé jeudi que ni les journalistes du Monde qui ont écrit que François Fillon avait demandé à l'Elysée d'accélérer les poursuites contre Nicolas Sarkozy, ni le secrétaire général de la présidence Jean-Pierre Jouyet ne pouvaient être condamnés en diffamation.
Au terme d'une journée entière d'audience consacrée à ce fameux déjeuner du 24 juin lors duquel François Fillon aurait fait à Jean-Pierre Jouyet cette demande, qu'il conteste avec force, "on ne sait toujours pas ce qui s'est passé et on ne le saura jamais", a estimé la procureur Annabelle Philippe.
Un enregistrement, "base factuelle suffisante"
François Fillon poursuit en diffamation Jean-Pierre Jouyet, les journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme, leur journal et l'éditeur de leur livre "Sarko s'est tuer". Pour la magistrate du parquet Annabelle Philippe, si les propos litigieux sont bien diffamatoires, la "bonne foi" des journalistes doit être selon elle retenue.
Les journalistes ont produit un enregistrement dans lequel Jean-Pierre Jouyet affirme que l'ancien Premier ministre lui a dit qu'il fallait "taper vite" pour empêcher Nicolas Sarkozy de revenir. Des "propos sans équivoque" pour la représentante du parquet, estimant qu'au vu de la jurisprudence, cet enregistrement peut être considéré comme "une base factuelle suffisante".
Jugement en délibéré
Et dès lors que dans cette affaire, "on n'a pas les moyens de dire que Jean-Pierre Jouyet a participé en son nom propre à la diffusion de l'information", la magistrate a estimé que la responsabilité du secrétaire général de l'Elysée ne pouvait être retenue. A l'issue des plaidoiries de la défense, le tribunal correctionnel de Paris devrait mettre son jugement en délibéré à plusieurs semaines.
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