Yémen: huit otages d'Al-Qaïda libérés, dont un Saoudien et un Ethiopien

Un officier de police à Omran (Yémen) le 9 juin 2014
Un officier de police à Omran (Yémen) le 9 juin 2014 © AFP/Archives - Mohammed Huwais

Temps de lecture : 3 min

Les forces yéménites ont libéré mardi huit otages, dont un Saoudien et un Ethiopien, détenus par des combattants d'Al-Qaïda dans le Hadramout (sud-est), ont annoncé les autorités.

La newsletter international

Tous les mardis à 11h

Recevez le meilleur de l’actualité internationale.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

"Les forces de lutte anti-terroriste ont mené mardi à l'aube dans la région de Hajr As-Saghir, au Hadramout, une opération avec succès qui a permis de libérer (...) huit otages: six Yéménites, un Saoudien et un Ethiopien", a déclaré un porte-parole du Conseil suprême de la sécurité, cité par l'agence officielle Saba.

Les ravisseurs, sept membres d'Al-Qaïda, ont tous été tués dans l'opération, au cours de laquelle un policier a été légèrement blessé, a-t-il ajouté.

Cette version de la libération des otages est différente d'une première version fournie en matinée par le même Conseil suprême de sécurité et celle obtenue ensuite de sources militaires yéménites, qui avaient fait état d'un Américain parmi les captifs libérés.

Dans un premier temps, un responsable du Conseil suprême de la sécurité, cité également par Saba, avait rapporté la prise d'otages, en parlant de "sept Yéménites et d'un étranger", sans préciser la nationalité de ce dernier, ni leur lieu de détention.

Des sources militaires avaient ensuite indiqué que des combattants d'Al-Qaïda avaient lancé une attaque contre la base aérienne d'Al-Anad, dans la province de Lahj (sud), et capturé huit militaires, rapidement libérés par des forces spéciales.

Trois de ces sources militaires avaient indiqué à l'AFP que l'étranger secouru était un militaire américain, ce qu'avait démenti un responsable du Pentagone.

"Il n'y a pas eu de personnel américain secouru au Yémen la nuit dernière", avait affirmé ce responsable à Washington, tout en "félicitant" le gouvernement de Sanaa pour "l'opération de sauvetage d'otages au Yémen".

La base aérienne d'Al-Anad, la plus grande du Yémen, accueille, selon des sources militaires yéménites, "des dizaines de militaires américains". Il s'agit notamment d'instructeurs chargés d'entraînement et d'encadrement dans le cadre d'un programme de coopération antiterroriste avec les Etats-Unis.

Vers 02H00 mardi (23H00 GMT lundi), "sept combattants d'Al-Qaïda qui menaient une attaque terroriste se sont infiltrés sur la base aérienne, après avoir pris en otage sept soldats en faction à l'entrée", avait rapporté une source militaire yéménite. "Avec leurs otages, les assaillants ont progressé dans la base où ils ont pu capturer un militaire américain", avait-elle ajouté.

Les forces spéciales yéménites sont ensuite intervenues, "tuant les sept ravisseurs et libérant les huit otages, dont l'Américain", selon cette source.

Cette version avait été confirmée par deux autres sources militaires yéménites, selon lesquelles la prise d'otages avait duré au total deux heures.

Les Etats-Unis sont le principal allié du Yémen dans la lutte contre Al-Qaïda. Ils sont, à ce titre, autorisés à mener des attaques de drone contre le réseau dans ce pays pauvre et très instable de la Péninsule arabique.

- Risque d'infiltration de Shebab -

Des centaines de personnes ont été enlevées ces 15 dernières années au Yémen, en grande partie par des membres de tribus voulant faire pression sur le gouvernement. Presque toutes ont été libérées saines et sauves assez rapidement, la plupart en échange de rançons ou de concessions faites par les autorités.

Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa), considérée comme la plus dangereuse par les Etats-Unis, détient depuis mai un Sud-Africain, depuis 2012 un diplomate saoudien et depuis juillet 2013 un Iranien.

Des réfugiés somaliens à Basateen près du port d'Aden (Yémen) le 11 février 2010 ©  AFP/Archives
Des réfugiés somaliens à Basateen près du port d'Aden (Yémen) le 11 février 2010 © AFP/Archives

Le ministère yéménite de l'Intérieur a par ailleurs annoncé lundi soir avoir placé ses garde-côtes en état d'alerte dans plusieurs provinces dans le Golfe d'Aden et en mer Rouge à la suite d'informations selon lesquelles "des groupes terroristes appartenant aux Shebab (branche d'Al-Qaïda) de Somalie entendent entrer au Yémen pour perpétrer des attentats".

Les garde-côtes et la marine yéménites ont été appelés à "arrêter tout élément suspect et à mettre en échec tout mouvement suspect", selon le ministère cité par l'agence officielle Saba.

Des dizaines de milliers de Somaliens arrivent chaque année au Yémen et les autorités soupçonnent que des insurgés Shabab s'infiltrent parmi ces réfugiés.

25/11/2014 21:05:42 - Aden (AFP) - Par Fawaz AL-HAIDARI - © 2014 AFP