Deux jours après avoir tué deux soldats israéliens à la frontière israélo-libanaise, attaque à laquelle Israël a répliqué en bombardant des positions du Hezbollah dans le sud du Liban, le mouvement chiite libanais a averti, vendredi 30 janvier, qu'il pouvait riposter à Tel-Aviv et « n'importe où ».
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a encore déclaré, devant des centaines de militants réunis dans une salle de la banlieue sud de Beyrouth :
« Nous ne voulons pas la guerre (...), mais la résistance est prête militairement à la faire, car nous n'avons pas peur. (...) Nous n'avons pas peur de la guerre et nous n'hésiterons pas à y faire face si elle s'impose à nous, et nous en sortirons victorieux, si Dieu le veut. »
Sûr de lui, alternant menace et humour, Hassan Nasrallah a affirmé qu'après la mort le 18 janvier de six de ses combattants et d'un général iranien dans la partie syrienne du plateau du Golan, le Hezbollah ne se limiterait plus à répondre à Israël dans le sud du Liban mais partout où il le jugera opportun. Et de prévenir :
« Après ce qui a été un assassinat en bonne et due forme, en plein jour, les règles d'engagement sont caduques. Il n'y a plus désormais des fronts différents. Il est de notre devoir légal, moral et humain de faire face à toute agression, n'importe où, à tout moment, et de la façon que nous jugeons appropriée. »
LES ÉVÉNEMENTS LES PLUS GRAVES DEPUIS 2006
L'armée israélienne a considéré ces événements comme les plus graves depuis 2006 et la guerre dévastatrice entre Israël et le Hezbollah. « Ceux qui sont derrière l'attaque en paieront le prix », avait alors réagi le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.
Mercredi, l'armée israélienne a d'ores et déjà mené des frappes aériennes et des tirs d'artillerie en direction de positions du Hezbollah, tuant un militaire espagnol membre de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul).
Mais les analystes s'accordaient à dire, jeudi, que les deux camps pourraient chercher à éviter la surenchère. Fait rare, le ministre de la défense israélien, Moshé Yaalon, a fait état ouvertement sur la radio publique d'un message que le Hezbollah a, selon lui, fait passer à Israël par l'intermédiaire de la Finul, et « selon lequel, de leur point de vue l'incident est clos ». « Je ne peux pas dire si les événements sont derrière nous, a toutefois ajouté Moshé Yaalon. Les forces de défense d'Israël resteront préparées et prêtes jusqu'au retour du calme dans la zone. »
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