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Quand l'Etat islamique justifie l'esclavage

L'organisation terroriste Daech se sert de tous les moyens de propagande totalitaire.

Par Jacques Hubert-Rodier

Publié le 21 oct. 2014 à 01:01

Dabiq est une ville du nord de la Syrie dans le gouvernorat d'Alep. C'est aussi, depuis juillet, le nom d'un magazine en ligne de l'organisation terroriste dite « Etat islamique », qui, comme un bon régime totalitaire, utilise la propagande comme arme de guerre. Un magazine en anglais pour justifier dans un jargon soi-disant religieux des exactions, des assassinats, des destructions de bâtiments, de lieux de culte chiites et autres.

Le numéro 4 publie un article sous le titre « La renaissance de l'esclavage. Avant l'Heure ». Ainsi Daech, selon l'acronyme arabe de l'Etat islamique en Irak et au Levant, justifie le fait d'avoir enlevé des femmes et des enfants yézidis, après la prise de Sinjar, une ville au nord de l'Irak. D'après des ONG, il s'agirait de 2.000 enfants et femmes enlevés au cours de cette tragédie humanitaire, qui a poussé cet été quelque 200.000 personnes à fuir la cité.

Dabiq justifie sa volonté de viser particulièrement cette communauté par le fait que les Yézidis sont des polythéistes, à la différence des gens du Livre, chrétiens, juifs et musulmans. Les femmes et enfants yézidis enlevés, poursuit Dabiq, sont vendus ensuite par les soldats de l'Etat islamique. Des interprétations inquiétantes des textes de l'islam que suivent aussi des mouvements comme Boko Haram au Nigeria pour justifier l'enlèvement de lycéennes.

Daech doit aussi justifier sa guerre contre les Kurdes. Là, Dabiq note que les peshmergas kurdes sont sous influence marxiste et sont liés au PKK turc. Comme tout média de propagande totalitaire, au-delà de photos de personnes massacrées par l'Etat islamique, la revue montre des côtés positifs comme un centre de traitement du cancer dans la ville de Ninive, en Irak. Cette propagande est généreusement financée par le mouvement terroriste, qui utilise aussi les réseaux sociaux pour diffuser des vidéos de décapitations d'Occidentaux, de soldats syriens, kurdes ou libanais. Un jeune Syrien a ainsi raconté au « Financial Times » avoir refusé une proposition de travailler au centre des médias de Daech à Racca, en Syrie, moyennant un salaire mensuel de 1.500 dollars, plus une maison et une voiture de fonction.

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Cette activité sur le Net inquiète profondément. Sans faire de publicité sur leurs discussions, des représentants de Facebook, Twitter, Google, Microsoft ont rencontré, le 8 octobre au Luxembourg, pour la deuxième fois, des responsables des 28 pays de l'Union européenne et de la Commission, pour mieux coopérer contre l'utilisation des médias par les organisations extrémistes et terroristes.

Jacques Hubert-Rodier

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