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Christophe de Margerie : la tour de contrôle mise en cause

+VIDEO La collision serait survenue en raison d'un manque de coordination entre les différents services de l'aéroport.

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Christophe de Margerie, President directeur général de Total

Par Les Echos

Publié le 21 oct. 2014 à 11:38

Selon les enquêteurs présents à Moscou, suite à l'accident d'avion qui a tué le PDG de Total, Christophe de Margerie, il y a eu "négligence criminelle" de la direction de l'aéroport. "Il ne s'agit pas d'un tragique concours de circonstances, mais d'une négligence criminelle des fonctionnaires" qui ont échoué à coordonner dûment le travail de leurs employés, a indiqué le comité, en précisant que certains membres de la direction de Vnoukovo qui pourraient tenter d'entraver l'enquête seraient prochainement "suspendus de leurs fonctions".

La simulation 3D et les images de la télévision russe

Lors du décollage à l’aéroport de Vnukovo, peu avant minuit, le Falcon 50 du PDG a percuté un engin de déneigement puis a pris feu. Les trois membres d’équipage de l’avion ont tous été tués dans l’accident. Selon le comité d'enquête russe, ce conducteur de l'engin était "en état d'ivresse" au moment de l'accident.

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Le conducteur de la déneigeuse ne se juge pourtant pas coupable, a déclaré son avocat mardi. "Il est choqué. Il considère qu'il n'est pas coupable car il a suivi toutes les instructions du 'dispatcher'", a déclaré Alexandre Karabanov à Reuters, en faisant allusion à la personne chargée de la régulation de la circulation sur les pistes. L'avocat a déclaré que son client allait contester la version des enquêteurs. "D'après ses proches, il était sobre le matin et il ne boit pas du tout en raison d'une maladie chronique au coeur. Ses proches ont peur que les autorités aéroportuaires essaient tout simplement d'en faire le responsable final afin d'éviter d'avoir à dépenser des milliards en procédures judiciaires qui suivront à coup sûr", a dit Alexandre Karabanov.

La tout de contrôle mise en cause

La télévision russe a diffusé des images montrant la carlingue du Falcon-50 en grande partie carbonisée et endommagée, reposant sur le dos dans l'herbe à quelques mètres de la piste d'atterrissage, un des moteurs et la queue de l'avion gisant dans l'herbe. Les volets et le train d'atterrissage sont apparents et le cockpit est relativement intact, à la différence du reste de l'appareil. Deux témoins cités anonymement par l'agence russe Ria Novosti ont affirmé que la collision s'est produite à l'intersection entre deux pistes, où le chasse-neige n'aurait pas dû se trouver.

Selon Viktor Sorotchenko, vice-président du Bureau d'enquête pour la sécurité de l'aviation civile russe (MAK), équivalent du BAE français, de telles collisions surviennent le plus souvent en raison d'un manque de coordination entre les différents services de l'aéroport. "Pourquoi un véhicule se trouvait sur la piste de décollage? Les aiguilleurs dans la tour de contrôle sont censés veiller à ce que cela ne se produise pas, c'est leur travail", a rappelé à l'antenne de la radio russe Business FM le directeur de l'association d'aviation civile "Aéroport", Viktor Gorbatchev.

"Chaque véhicule aéroportuaire est équipé d'un talkie-walkie et lorsqu'il se retrouve sur la piste de décollage pour nettoyer, c'est suite à un ordre. Les contrôleurs ne doivent alors ni faire décoller ni faire atterrir d'avions tant que le véhicule est sur la piste", a-t-il expliqué. Selon lui, le pilote de l'avion aurait pu ne pas avoir vu le véhicule, bien que ceux-ci sont dans la plupart des cas équipé de dispositifs lumineux. D'autant plus que les conditions météorologiques étaient alors mauvaises avec une couverture nuageuse, du brouillard et des précipitations.

Enquête pour "homicides involontaires"

Le Bureau français d'enquêtes et d'analyses (BEA) pour la sécurité de l'aviation civile a dépêché trois enquêteurs à Moscou pour tenter d'éclaircir les conditions de l'accident. En outre, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "homicides involontaires", confiée à la Section de recherche de la gendarmerie des transports aériens. Parmi les scénarios possibles ayant provoqué dans la nuit de lundi à mardi la mort de Christophe de Margerie et de trois membres d'équipage figurent "une erreur des aiguilleurs du ciel et les actes du conducteur de la déneigeuse", a indiqué le comité dans un communiqué. "Il a été établi que le conducteur de la déneigeuse était en état d'ivresse", a-t-il précisé. Pour sa part, l'avocat du conducteur a affirmé que son client -- Vladimir Martynenko interpellé pour 48 heures selon le comité d'enquête -- souffrait d'insuffisance cardiaque chronique et n'était pas ivre au moment de l'accident.

Lire aussi >>Emotion et stupeur après le décès de Christophe de Margerie, patron de Total

Christophe de Margerie devait rentrer à Paris. Le PDG, qui se rendait régulièrement en Russie, voyageait seul lundi, sans conseiller. Il venait d’assister au Foreign Investment Advisory Council (FIAC), traditionnelle rencontre annuelle à Moscou entre le gouvernement russe et les patrons des principaux groupes mondiaux présents en Russie. Christophe de Margerie a notamment rencontré le premier ministre Dmitri Medvedev.

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