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Dans les coulisses des grandes séries

Le journaliste américain Brett Martin signe un livre très vivant sur la révolution qu’ont connue nos écrans depuis quinze ans, et sur la création qui en a résulté

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Publié le 23 octobre 2014 à 20h19, modifié le 19 août 2019 à 14h29

Temps de Lecture 2 min.

En 1995, devant les ascenseurs de Brillstein-Grey, maison de production à Beverly Hills, le scénariste David Chase croise le manageur Loyd Braun, qui lui demande : « As-tu songé à adapter  Le Parrain pour la télévision ? » David Chase rejette très vite cette idée, d’autant que depuis longtemps, le titille l’envie d’une comédie sur la rivalité entre une mère et son fils se dépeçant des affaires mafieuses du défunt mari et père… Ce qui aboutira, quatre ans plus tard, à la naissance des « Soprano », une série dramatique qui, comme la très novatrice « Oz », de Tom Fontana (1997), put voir le jour grâce à l’impétueuse sagacité des dirigeants de la chaîne payante du câble HBO. S’ouvrait alors une nouvelle ère dans la brève histoire de la télévision et de l’industrie des grands réseaux.

Des hommes tourmentés. Le nouvel âge d’or des séries : des « Soprano«  et « The Wire » à « Mad Men » et « Breaking Bad ». Traduit de l’anglais (américain) par Léa Cohen (Ed. de La Martinière, 430 p., 2014, 24 € ; initialement « Difficult Men », publié en 2013 chez The Penguin Press).

Lui-même engagé par HBO, en 2007, pour réaliser un making of de la dernière saison des « Soprano », le journaliste américain Brett Martin a fait paraître, en septembre, un livre foisonnant d’anecdotes, de portraits intimes et d’analyses sur le tournant pris par la télévision américaine, il y a une quinzaine d’années : Des hommes tournentés, sous-titré Le nouvel âge d’or des séries : des « Soprano » et « The Wire » à « Mad Men » et « Breaking Bad » (Editions de La Martinière). Au terme de trois ans d’enquête et d’entretiens, Brett Martin livre ici un récit piquant et intimiste sur les coulisses d’un marché qui, visant le plus grand nombre, a vu naître, à ses côtés, de petites chaînes prenant le risque de s’adresser à des spectateurs moins nombreux mais prêts à payer pour des programmes originaux. Ce qui, à son tour, a permis à des scénaristes anonymes et frustrés de révéler leur talent artistique et de devenir les grands patrons de leurs feuilletons (les « showrunners »).

Un paysage en recomposition

Parmi les grands changements qui, à la fin des années 1990 aux Etats-Unis, ont accru la renommée des petites chaînes et des grandes séries, Brett Martin retient (comme d’autres d’auteurs avant lui) le fait que commence alors à s’effacer la frontière entre ce qui se regarde chez soi (la télévision) et hors de chez soi (le cinéma) : se généralise le recours au câble, au home cinéma (avec 3D, Blu-Ray, etc.), aux jeux vidéo, aux services de vidéo à la demande, et à Internet. Dans ce paysage en totale recomposition, les chaînes se multipliant, il importait, pour se faire connaître et survivre, de se distinguer grâce à des créations originales.

Pouvaient donc surgir des univers à l’opposé des trames douceâtres ou bêtasses imposées aux grands réseaux par les annonceurs, des thèmes plus noirs, des personnages plus ambigus et plus complexes. Pouvait voir le jour un monde de antihéros rerevendiquant leurs mauvais penchants, leur vide intérieur, leur désarroi face à l’état de l’Amérique, des hommes tourmentés.

Des hommes tourmentés. Le nouvel âge d’or des séries : des « Soprano«  et « The Wire » à « Mad Men » et « Breaking Bad ». Traduit de l’anglais (américain) par Léa Cohen (Ed. de La Martinière, 430 p., 2014, 24 € ; initialement « Difficult Men », publié en 2013 chez The Penguin Press).

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