Pédophilie : Aurélien Jarrier condamné à 20 ans de réclusion

Juste avant le verdict, l'homme était sorti de son silence face à la cour d'assises des Alpes-Maritimes et avait demandé pardon à ses victimes.

Source AFP

Audrey Vazzana (à droite) et Bernard Ginez (à gauche), les avocats d'Aurélien Jarrier.
Audrey Vazzana (à droite) et Bernard Ginez (à gauche), les avocats d'Aurélien Jarrier. © AFP

Temps de lecture : 3 min

Le pédophile récidiviste Aurélien Jarrier a été condamné vendredi à une peine de 20 ans de réclusion criminelle, assortie d'une période de sûreté des deux tiers, par la cour d'assises des Alpes-Maritimes qui l'a reconnu coupable de viols ou d'agressions de 15 victimes mineures. Thierry Fusina, le président de la cour d'assises, a également prononcé à l'encontre de l'accusé une obligation de suivi sociojudiciaire pendant dix ans. Sortant de son mutisme quelques heures avant le verdict, au bout de deux semaines de procès, Aurélien Jarrier, 38 ans, avait créé la surprise vendredi matin en reconnaissant avoir fait quinze victimes et en leur demandant pardon. Il a toutefois nié les accusations portant sur quatre autres enfants.

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L'homme de 38 ans, animateur charismatique qui mettait en confiance des mères vulnérables et souvent esseulées, a comparu pendant douze jours pour avoir agressé ou violé dix-neuf victimes dans le Centre et les Alpes-Maritimes, qui étaient âgées de 4 à 15 ans au moment des faits.

Aurélien Jarrier avait jusqu'alors nié tout viol et concédé a minima l'agression sexuelle de quatre enfants. Au quatrième jour du procès à huis clos total, alors qu'une fratrie de quatre garçons avait décrit ses agissements, il s'était enfermé dans le silence. À la surprise générale, Aurélien Jarrier a pris la parole vendredi pour préciser qu'il n'avait pas agressé quatre des enfants de la procédure en les citant nommément. "Pour les autres, c'était vrai et je leur demande pardon", a-t-il dit, selon maître Isabelle Silvano, avocate de parties civiles.

Familles manipulées

Aurélien Jarrier, qui s'est excusé auprès de ses avocats pour ses mensonges, a avoué avoir manipulé les familles afin de laisser libre cours à ses pulsions pédophiles sur leurs enfants. "Il y a un masque qui tombe pour beaucoup de victimes, mais pas pour toutes", a commenté maître Sylvie Martin, autre avocate des parties civiles. L'une des victimes non reconnues de Jarrier est sortie en pleurs de la salle d'audience, où une dizaine de parties civiles étaient présentes.

Jarrier s'est adressé personnellement à l'une de ses plus anciennes victimes en l'appelant par son prénom et en lui demandant pardon. "C'était très courageux de sa part", a commenté cette victime de viols, qui confie depuis le début du procès être toujours sous l'emprise d'un homme qui a pourtant détruit sa vie. "Jusqu'à la dernière minute, j'ai espéré que ce n'était pas vrai", confie la grand-mère d'une victime, qui n'a pourtant jamais mis en cause la description d'un viol par son petit-fils.

Vingt ans de réclusion

La maman du garçon, qui estime que l'aveu final d'Aurélien Jarrier est encore marqué pour son esprit "manipulateur", se console en notant que "son fils est reconnu comme victime". Jeudi, l'avocat général Philippe Vique avait fait des réquisitions allant au-delà des espoirs des familles. Une peine maximale de vingt ans de réclusion, assortie d'une période de sûreté des deux tiers, a été requise.

Avant sa sortie de prison, Aurélien Jarrier devrait en outre être examiné par un collège d'experts en vue d'être placé, si besoin, dans un centre de rétention médicalisé. Si ce n'était pas le cas, l'avocat général a requis un suivi sociojudiciaire pendant vingt ans après sa sortie, avec injonction de soins et interdiction d'entrer en contact avec des enfants. Durant le procès, un adolescent a accusé à la barre pour la première fois Aurélien Jarrier de l'avoir violé durant son enfance. Cette révélation devrait donner lieu à une nouvelle enquête.

Placé sous contrôle judiciaire

Mis en examen en Alsace en mars 2007 pour agressions sexuelles alors qu'il était directeur d'un centre de vacances près de Colmar, Aurélien Jarrier avait été libéré au bout d'un an et placé sous contrôle judiciaire en attendant son procès. Il s'était installé chez sa mère à Golfe-Juan (Alpes-Maritimes). Il était notamment allé prospecter sur le site internet d'activités amicales On va sortir (onvasortir.com). Entre avril et septembre 2010, il organisera par exemple 44 sorties sur la Côte d'Azur pour approcher des enfants avant d'être démasqué par une mère de famille. En décembre 2013, le tribunal correctionnel de Colmar avait condamné Aurélien Jarrier à six ans de prison pour agressions sexuelles (en 2006) sur onze autres petits garçons.

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Commentaires (8)

  • pointos

    Ce n'etait pas la première fois et pourtant il a pu retrouver un travail similaire avec des enfants très vulnérables. ... On peut se demander pourquoi on ne peut pas intervenir en amont.

  • ELLIOT

    Une catastrophe.

  • l'américain

    De l'administration française qui l'a libéré une première fois ?