Christiane Taubira avait déjà dit vouloir « réparer l'injustice » faite aux mineurs grévistes de 1948 et 1952. La ministre de la justice a précisé, jeudi 23 octobre, les modalités de l'amendement au projet de loi de finances pour 2015 qu'elle entend présenter.
Le texte reconnaîtra le caractère discriminatoire et abusif du licenciement pour faits de grève subi par ces mineurs, lors du grand mouvement de l'automne 1948. Il se traduira par le versement d'allocations réparatrices dont le montant sera fixé par l'Agence nationale pour la garantie des droits des mineurs. Quelque 31 mineurs et ayants droit pourraient en bénéficier.
PROGRAMMES SCOLAIRES
Mais la garde des sceaux entend également agir pour perpétuer la mémoire de ces évènements. Elle souhaite pour cela faire en sorte que les programmes scolaires et de recherche en histoire et en sciences humaines accordent désormais aux grandes grèves de 1948 et 1952 la place qu'elles méritent.
La ministre entend enfin rétablir les distinctions et grades militaires de ces mineurs qui s'en étaient vu privés.
« ACCORD BIENVEILLANT » DE FRANÇOIS HOLLANDE
A l'automne 1948, plusieurs milliers de mineurs des sites du Nord - Pas-de-Calais avaient cessé le travail pour protester contre des décrets qui prévoyaient notamment la baisse de leur rémunération. Au terme de près de deux mois de grève, marqués par de très violents heurts avec les forces de l'ordre, près de 3 000 mineurs avaient été licenciés. Plusieurs centaines d'entre eux avaient été poursuivis en justice et condamnés, certains à des peines de prison ferme.
Christiane Taubira, qui s'exprimait après la projection du film L'Honneur des gueules noires, consacré à la grande grève de 1948, a précisé que François Hollande avait exprimé « un accord bienveillant » sur ce dossier.
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