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En Grèce, les réfugiés syriens ont peur de l'hiver

Depuis six jours, 200 d'entre eux ont commencé un sit-in en face du Parlement. Ils veulent interpeller les autorités sur l'absence d'infrastructures d'accueil alors que l'hiver se rapproche.

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29.000 syriens sont entrés en Grèce depuis le début de l'année, contre 8.500 en 2013

Par Gabriel Nédélec

Publié le 26 nov. 2014 à 17:44

« Nous n’allons pas bouger. Nous n'allons pas manger. Nous n’allons pas boire. Nous n’allons rien faire tant que le gouvernement grec ou l’Union européenne ne nous répondent pas. » Voila le message que veulent faire passer les 200 réfugiés syriens qui ont entamé une grève de la faim, mardi, devant le parlement grec. Ces Syriens, qui n'ont pas encore put obtenir le statut de réfugiés, ont décidé de porter leurs revendications au niveau supérieur, alors que les autorités grecques n’ont pas encore réagi au sit-in qu’ils ont lancé une semaine plus tôt. Ils réclament de meilleures conditions de vie alors que la température chute à l’approche de l’hiver.

Afflux massif

Le nombre de réfugiés syriens pénétrant l’Europe par la Grèce continue de progresser. Selon le Wall Street Journal, ce sont 29.000 réfugiés qui seraient rentrés dans le pays depuis le début de l’année, contre 11.000 en 2013. En tout, 165.000 Syriens se serait réfugiés en Europedepuis le début de la guerre. Les autorités grecques ont visiblement du mal à faire face à cet afflux massif qui arrive tout droit de Syrie et passe par la Turquie. Fin octobre, Athènes a réclamé une aide d'urgence à Frontex (l’agence européenne de contrôle des frontières) pour surveiller sa frontière avec la Turquie, par où transitent les Syriens. C’est la première fois que l’agence déploie son équipe spéciale de gardes-frontières (Rapid Border Intervention Teams - RABITs) depuis sa création en 2005.

De leurs côtés les Syriens cherchent essentiellement à se loger, trouver du travail, l'accès au système éducatif pour les enfants ou encore passer dans un autre pays européen. Mais la législation en vigueur rend les démarches compliquées. D’après Euronews, il faut trois mois pour qu’une demande d’asile soit prise en compte par l’administration grecque. Or aucune infrastructure d’accueil n’est prévue pour les personnes qui n'ont pas encore le statut de réfugié. Selon l’administration grecque, le taux de réponses positives aux demandes d’asile des Syriens s’élève à 99,3%. Le ministère des Affaires étrangères a par ailleurs proposé en fin de semaine dernière de lui fournir une liste des familles nécessitant un logement d'urgence et des papiers au plus vite, "sans retour" a-t-il précisé.

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Une ONG pointe les risques turcs

La Turquie elle aussi peine à subvenir aux besoins des milliers de Syriens venus se réfugier sur son territoire. Le pays supporte la majorité des réfugiés de la guerre de Syrie avec près de 1,6 million de personnes ayant trouvé refuge à l’intérieur de ses frontières. Mais d’après un récent rapport de l’ONG Amnesty international, « seuls 220.000 d’entre eux vivent dans les 22 camps bien équipés, qui ont atteint les limites de leur capacité d’accueil. Plus de 1,3 million de réfugiés sont livrés à eux-mêmes. » Le rapport pointe les exactions des soldats turcs aux frontières ainsi que les refus que se voient signifier certains Syriens tentants d'entrer sur le territoire. Amnesty International insiste cependant sur l’effort consenti par la Turquie vis-à-vis des réfugiés syriens – le pays a déjà dépensé 4 milliards de dollars (3,2 milliards d’euros) pour faire face à leur afflux. Mais cette fois encore, l’ONG appelle la communauté internationale à faire un effort supplémentaire à l’approche de l’hiver.

Le compte twitter d'un travailleur des Nations unies qui témoigne du quotidien d’un camp de réfugiés en Jordanie

"Le camp Zaatari avant et le camp Zaatari aujourd'hui. La photo parle d'elle même" explique le tweet

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