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Meurtre d'une secrétaire de la fac de Perpignan : ses enfants réclament toujours un procès

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En janvier 2010 un étudiant chinois tuait à coups de couteau une secrétaire de l'université de Perpignan. Déclaré irresponsable de ses actes par les psychiatres, il échappe pour le moment à toute poursuite judiciaire. Quatre ans après, les enfants de Sylvie Brazès continuent à réclamer que son meurtrier soit jugé. ils ont porté l'affaire devant la Cour d'appel de Montpellier.

Hommage à Sylvie Brazès, au département de sociologie de l'université de Perpignan (janvier 2010)
Hommage à Sylvie Brazès, au département de sociologie de l'université de Perpignan (janvier 2010) © Maxppp
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"Evidemment qu'on ne se sent pas très bien. Perdre sa mère dans des conditions aussi atroces, ce n'est pas évident à vivre."

Quatre ans après le meurtre de Sylvie Brazès, leur mère, l'émotion est toujours aussi forte. Guillaume et Julie Brazès ne comprennent toujours pas ce qui a pu pousser Ye Qing, un étudiant chinois, à tuer à coups de couteau cette secrétaire de l'université de Perpignan. Les faits se sont déroulés en janvier 2010, dans la bibliothèque de la fac, en plein jour.

Malade ou manipulateur ?

Déclaré irresponsable de ses actes par les psychiatres, il échappe pour le moment à toute poursuite judiciaire. Mais les plaignants pensent qu'il manipule les psychiatres et ils ont porté l'affaire devant la Cour d'appel de Montpellier.

"Ce que l'on demande, c'est que Ye Qing soit reconnu responsable de ses actes. Si un procès avait lieu, ça nous aiderait à avancer et à entamer le travail de deuil. S'il est reconnu responsable de ses actes, il sera puni. S'il est déclaré irresponsable, un jour, il sortira de l'endroit où il est enfermé, l'UMD * (Unité pour malades difficiles)* *de Montfavet * et il y aura un sentiment d'impunité, un peu comme une absence de justice."

Jusqu'à présent, Ye Qing n'a pas été poursuivi pénalement, car les psychiatres mandatés par le juge d'instruction chargé de l'affaire estiment qu'il est atteint de schizophrénie paranoïde , un trouble mental qui abolirait son discernement. Cela veut dire que selon les médecins, Ye Qing n'était pas conscient de ce qu'il faisait lorsqu'il a porté les coups de couteau à Sylvie Brazès.

"Il s'est fait passer pour malade pour observer un hôpital psychiatrique de l'intérieur."

Mais les enfants Brazès affirment que Ye Qing manipule le corps médical."Au moment des faits, il n'était pas si inconscient que ça. Quelques instants avant les faits, il a posé son sac à dos dans le couloir qui mène au centre de ressources, il est allé voir notre mère dans son bureau, il a attendu qu'elle se déplace au centre de ressource, il s'est saisi du couteau du couteau qui était dans son sac et est allé l'assassiner. Il avait clairement une intention de tuer, c'était réfléchi. Si c'était une pulsion, il l'aurait tuée dans son bureau , il n'aurait pas attendu qu'elle soit bloquée par des meubles au fond de la pièce."

La Cour d'Appel décidera si Ye Qing peut ou non être jugé

Si Ye Qing a pu tromper les psychiatres, c'est grâce à son séjour à l'hôpital psychiatrique de Thuir. "Quelques mois avant les faits, il a été interné au CAC 48, l'hôpital psychiatrique de Thuir * (après des menaces et des comportements étranges dénoncés par ses professeurs [ndlr]). Il s'est fait passer pour malade pour pouvoir observer la manière dont les médecins travaillent et examinent les patients. Il a même rédigé un devoir pour son cours de sociologie d'après cette expérience". *

"Au CAC 48, les psychiatres n'ont pas décelé de schizophrénie ou de dangerosité particulière, contrairement à ce qu'affirment les médecins mandatés par les magistrats. Il y a deux avis qui s'opposent."

L'affaire est désormais entre les mains de la Cour d'appel de Montpellier, qui va devoir** trancher entre les deux versions.** Une audience a lieu jeudi. L'accusation, la défense, les parties civiles et les psychiatres seront entendus. * *

"On se battra jusqu'au bout, quelle que soit la décision de la Cour d'appel. C'est important. On veut un procès pour connaître la vérité, on veut savoir pourquoi notre mère a été tuée."

La Cour d'appel doit rendre sa décision d'ici le mois de décembre.

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