Près de vingt-quatre heures après l'agression au couteau dont ont été victimes des policiers au commissariat de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire), on en sait davantage sur l'homme abattu samedi 20 décembre après son geste. Prénommé Bertrand, il était selon l'Agence France-Presse un Français de 20 ans, né au Burundi en 1994 et converti à l'islam.
Plusieurs spécialistes de l'antiterrorisme ou des groupes djihadistes lui attribuent un compte Facebook dont la photo de profil est, depuis jeudi, le drapeau de l'Etat islamique (EI) qui mène le djihad en Syrie et en Irak. Selon une source proche du dossier, Bertrand était connu pour des affaires de petite délinquance, trafic de stupéfiants, extorsion, vol à l'étalage et recel.
Arrivé à Joué-lès-Tours, en Indre-et-Loire, il y a quelques années, de parents séparés, ce jeune costaud et plutôt sportif avait pris le prénom de Bilal lors de sa conversion à l'islam, a expliqué un de ses proches, qui a requis l'anonymat. « Apparemment il naviguait entre des membres de sa famille », a précisé samedi le procureur de la République de Tours, Jean-Luc Beck.
DES TEXTES INSPIRÉS DE L'ISLAM RADICAL
Outre le drapeau de l'Etat islamique, plusieurs textes et slogans inspirés de l'islam radical ont été postés sur la page Facebook qui serait la sienne. Sur les photos de lui qui circulent sur les réseaux sociaux, on distingue un jeune souriant au crane rasé et au collier de barbe noir fourni mais sans moustache.
Converti à l'islam il y a quatre ans, il se serait radicalisé récemment, selon ses proches, et n'était pas fiché par la Direction générale de la sécurité intérieure. En revanche, son frère serait connu des services pour ses positions radicales et aurait un temps envisagé de partir en Syrie avant d'y renoncer.
Le jeune homme s'est présenté samedi vers 14 heures au commissariat de Joué-lès-Tours armé d'un couteau, blessant grièvement deux policiers tandis qu'une autre policière était plus légèrement atteinte, selon le ministère de l'intérieur.
Il a crié « Allah Akbar » (« Dieu est grand » en arabe), durant son agression, selon les premiers éléments de l'enquête, menée par la section antiterroriste du parquet de Paris. Celle-ci s'orienterait vers un attentat « motivé par l'islamisme radical ». Les policiers, auxquels les autorités ont apporté leur soutien, l'ont ensuite tué par balle.
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