Irak : raid de masse contre Daech, la France va «accélérer le rythme»

 

Irak : raid de masse contre Daech, la France va «accélérer le rythme»

    La France durcit le ton en Irak face au groupe armé de l'Etat islamique. Pour la première fois, les forces françaises ont participé à un raid de masse en Irak aux côtés des forces de la coalition pour la paix et la sécurité en Irak. Un centre d'entraînement du groupe armé de l'Etat islamique a été détruit dans la nuit de jeudi à vendredi dans la région de Kirkouk (nord), a indiqué vendredi matin le chef d'état-major des armées françaises, Pierre de Villiers. Dans la journée, François Hollande a confirmé que la France allait «accélérer le rythme de ses actions» contre l'EI.

    «Cette nuit, nous avons fait une grosse opération en Irak. Nous avons détruit des bâtiments dans lesquels Daech (acronyme de l'EI en arabe, NDLR) produisait leurs pièges, leurs bombes, leurs armes pour attaquer les forces irakiennes», a déclaré Pierre de Villiers sur Europe 1. «De l'ordre de 70 bombes ont été larguées, nous avons tiré 12 bombes guidées au laser et nous avons fait but (sic)». Une bombe guidée au laser est une bombe qui modifie elle-même sa trajectoire pour atteindre la cible qui lui est désignée par un point laser.

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    «Le rythme de nos actions va s'accélérer» annonce Hollande

    «Je crois pouvoir dire qu'on leur a fait mal cette nuit. L'opération est réussie», s'est réjoui le militaire, qui envisage d'autres frappes conjointes. «Bien sûr, nous avons les moyens de faire d'avantage, nous avons neuf Rafale qui décollent des EAU (NDLR. Emirats arabes unis), nous pouvons en mettre plus si nécessaire», a-t-il ajouté. «Oui, les frappes ont été au but» a confirmé un peu plus tard le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, sans donner d'estimations sur le nombre des morts.

    Depuis Bruxelles, François Hollande a déclaré que la guerre contre Daech en Irak allait monter en puissance. «Le rythme de nos actions va s'accélérer» pour «frapper durement l'organisation terroriste», a affirmé le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse en fin d'après-midi à l'issue du sommet européen.

    A Kirkouk, les islamistes à 500 mètres des Kurdes

    Il s'agissait de la septième frappe des forces françaises et de leur première participation à un raid massif. Depuis mi-septembre, le début de l'opération française baptisée Chammal, les forces françaises avaient jusque-là frappé à six reprises en Irak contre l'organisation jihadiste Etat Islamique, des objectifs de moindre envergure : le 19 septembre sur un dépôt logistique, le 25 en détruisant quatre hangars contenant du matériel militaire, et plus récemment le 19 octobre en visant deux pick-up du groupe EI, et le 21, en détruisant un 4X4 militaire. Mercredi et jeudi, ce sont un groupe de jihadistes dans le nord de l'Irak qui ont été visés au canon de 30 mm et un véhicule armé visé au nord-ouest de Mossoul.

    Mercredi, le gouverneur de Kirkouk avait demandé l'aide de la coalition pour enrayer l'avancer des combattants du groupe de l'EI sur son territoire, particulièrement riche et convoité pour ses gisements pétroliers et son pipeline. Par endroits, assurait Najmaldin Karim sur Al Jazeera, seuls 500 mètres séparent les combattants de l'armée islamiste des Peshmergas kurdes, les derniers à défendre la ville depuis que l'armée régulière irakienne a reculé.

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