Le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi lors d'une conférence de presse le 20 octobre 2014 à Najaf

Le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi lors d'une conférence de presse le 20 octobre 2014 à Najaf

afp.com/Haidar Hamdani

"C'est une menace pour la région, et ces groupes terroristes tentent de créer la division entre chiites et sunnites", a-t-il déclaré, cité par l'agence officielle Irna, lors d'un entretien avec le premier vice-président iranien, Eshaq Jahangiri.

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M. Abadi, dont c'est la première visite en Iran depuis sa prise de fonction, a été accueilli par M. Jahangiri lors de son arrivée dans la nuit. Il a été reçu en début de matinée par le président Hassan Rohani, a indiqué un responsable iranien, sans donner plus de détails.

Le chef du gouvernement irakien doit également rencontrer d'autres responsables de la République islamique lors de sa visite d'une journée.

Avant de s'envoler pour l'Iran, le Premier ministre avait réaffirmé lundi son refus de voir des soldats étrangers "d'une superpuissance ou d'une coalition internationale" fouler le sol irakien pour participer à la lutte contre l'EI, qui contrôle de larges secteurs dans cinq provinces irakiennes, dont celle de Diyala, frontalière de l'Iran.

Il a aussi semblé poser des limites au rôle de Téhéran dans le conflit, soulignant qu'"aucune puissance régionale ne combattra" en Irak.

Pour contrer l'offensive de l'EI en Irak, lancée le 9 juin, Téhéran a fourni des armes aux combattants kurdes et envoyé des conseillers militaires auprès des forces de Bagdad, mais a toujours démenti la présence de troupes au sol.

Mais début octobre, la télévision d'Etat iranienne a publié une rare photo du chef de la Force Qods, une unité d'élite du régime iranien, aux côtés de combattants kurdes irakiens.

Fin septembre, un haut responsable militaire iranien avait menacé d'attaquer "en profondeur en territoire irakien" si l'EI s'approchait de sa frontière.

Téhéran, qui a refusé de faire partie de la coalition internationale contre l'EI, prône une aide régionale aux gouvernements irakien et syrien, et affirme que les frappes aériennes sont insuffisantes.

L'Irak et l'Iran, pays voisins et majoritairement chiites, ont noué des relations privilégiées depuis le renversement de Saddam Hussein par une coalition internationale menée par les Etats-Unis en 2003.

La visite de M. Abadi est aussi politique. Après des semaines de crise alimentée par le refus initial de l'ancien Premier ministre Nouri al-Maliki de céder de pouvoir, suivies de difficiles tractations dans un pays miné par les divisions, le Parlement a approuvé le 8 septembre le gouvernement de Haïdar al-Abadi.

M. Maliki, qui bénéficiait d'un soutien sans faille de Téhéran depuis son arrivée au pouvoir en 2006, a été lâché par son allié après avoir échoué à contrer l'offensive des jihadistes qui ont proclamé fin juin un "califat" sur les vastes régions sous leur contrôle en Irak et en Syrie.

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