Noyade de Charles-Joseph : sa mère réclame la vérité

Le 16 septembre, le corps son fils de 19 ans a été retrouvé dans la Seine. Mais cette maman ne croit pas à la thèse du suicide et avance une machination.

Noyade de Charles-Joseph : sa mère réclame la vérité

    « C'est un cri de détresse que je lance. Je veux comprendre ce qui est arrivé à Charles-Joseph. Je ne sais même pas quel jour il est mort. J'irai jusqu'au bout pour connaître la vérité et, pour cela, j'en appelle au président de la République, François Hollande, à la garde des Sceaux. Je vais leur écrire. La police ne me donne pas de réponse. Ã?a fait trois mois que j'attends. Je deviens folle. » Arrivée tout droit d'Angleterre où son fils est désormais inhumé, Eve, sa mère, remue ciel et terre pour obtenir des réponses.

    Son fils de 19 ans, disparu le 11 septembre du domicile familial de Saint-Fargeau-Ponthierry (Seine-et-Marne), est retrouvé noyé cinq jours plus tard dans la Seine, à Morsang-sur-Seine. L'avocat de la famille, M e Fatthi Irguedi, a déposé plainte contre X pour meurtre auprès du procureur de la République de Melun.

    C'est l'analyse ADN pratiquée sur le corps de la victime qui avait permis son identification. Les conclusions de l'autopsie avaient montré, selon les experts, qu'il n'y avait pas de traces suspectes de violence ou de fracture sur le corps. La cause de la mort est donc probablement due à la noyade. « Oui, mais cela n'explique pas les circonstances. Charles-Joseph Coupé était un grand sportif et, notamment, un excellent nageur. Une noyade, cela reste vague », confie-t-il.

    Eve acquiesce : « Je ne crois absolument pas à la thèse du suicide qui a été avancée au début de l'enquête. Titulaire d'un BTS, Charles-Joseph était antidrogue, anti-cigarette, aimait la nature, le sport, la famille. Il avait passé son permis de conduire, venait de trouver un petit job, s'était inscrit à une école d'informatique à Paris dans le but de savoir gérer une entreprise. Il avait écrit à ses amis restés en Angleterre que sa vie en France commençait bien pour lui. »

    Secouée par des sanglots, Eve a du mal à poursuivre, surtout lorsqu'elle évoque le jour de la disparition de son fils. « Je l'ai quitté à 13 h 30. Il m'a demandé de revenir vers 15 heures pour aller chercher le cadeau qu'il avait choisi pour mon anniversaire. Je suis arrivée à 15 h 20, il n'était pas là. Toutes les fenêtres étaient fermées. Je l'ai cherché partout. Ses affaires étaient dispersées dans la maison. Son portefeuille était sur le dessus de l'armoire. Sa montre était là. J'ai paniqué. »

    La maman reste persuadée que son fils est victime d'une machination : « Charles-Joseph était particulièrement doué en informatique. C'était un hackeur. Après avoir mis en vente son véhicule, il avait découvert un réseau d'escrocs, via New York, qui opéraient dans la vente de voitures sur Internet. Il avait trouvé leur adresse IP et avait menacé de les dénoncer à la police. Je lui avais conseillé de rester prudent et de cesser tout contact. Il est parti beaucoup trop loin dans ses recherches. Et il y a cette Renault Clio noire qui a été vue par cinq témoins pendant plusieurs jours en planque près de chez nous. Que faut-il en penser ? »

    Sous tranquillisants, Eve se dit au bout du rouleau. Elle a pourtant dû surmonter une autre épreuve en Angleterre. « Sur le permis d'inhumer de mon fils, il était inscrit : Le décès doit être attribué à une noyade. Pas assez clair pour les Anglais, d'où la seconde autopsie qui a été pratiquée là-bas. Seulement, il manquait le foie, le rein, le coeur, la trachée-artère, l'estomac. Où sont passés les organes de Charles-Joseph ? Tout cela reste troublant. Les Anglais espèrent que la France leur enverra le rapport d'autopsie. Le 7 janvier, une audience est prévue. » Précisément, côté français, l'enquête se poursuit. Le procureur de Melun, Bruno Dalles, le confirme : « Elle avance bien. Toutes les hypothèses sont vérifiées et, le moment venu, on fera le point. »