Publicité

Décès de Margerie : de nouveau éléments révélés par l'enquête

Selon la télévision russe le décryptage des boîtes noires montre qu'il n'y a pas eu d'erreur des pilotes et que ceux-ci n'ont pas vu le chasse-neige avant la collision. Une version contredite par les enquêteurs russes. Le conducteur du chasse-neige a été reconnu positif à l'alcool et mis en détention.

0203882681776_web.jpg
Après la mort de Christophe de Margerie, ex-patron de Total, le directeur de l’aéroport de Vnoukovo et son adjoint ont démissionné

Par Claude Fouquet

Publié le 23 oct. 2014 à 07:38

L'enquête progresse suite à l'accident qui a causé la mort du PDG de Total, Christophe de Margerie. La piste de décollage aurait été libre quand l’avion a eu l’autorisation de décoller, ont annoncé les experts russes. Et les pilotes auraient vu le chasse-neige, mais ne l’auraient pas considéré comme une menace. Ce qui vient contredire les infos de la chaîne de télévision russe REN TV, qui indique que selon les enregistrements des boîtes noires, les pilotes n'auraient pas vu le chasse-neige sur la piste jusqu'au moment de la collision.

Selon le représentant des experts russes, Alexeï Morozov, "la piste était libre quand l'autorisation de décoller a été confirmée" aux pilotes. Mais dix secondes plus tard, "les instruments de contrôle ont détecté le mouvement d'un chasse-neige sur le bas-côté gauche de la piste vers le carrefour". Aucun dialogue n'a été enregistré entre l'équipage de l'avion et la tour de contrôle, après l'autorisation de décoller, a précisé jeudi Alexeï Morozov.

"Environ 14 secondes après le début du décollage, l'équipage a observé un objet identifié par lui comme une machine qui traverse la route. L'objet observé (le chasse-neige) n'a pas été considéré comme une menace par l'équipage, le décollage a continué normalement", a-t-il déclaré. Quatorze secondes plus tard, l'avion est entré en collision avec le chasse-neige et l'a percuté à 248 km/h alors qu'il avait déjà décollé, d'après l'expert russe. "Après la collision, (l'avion) a commencé à basculer du côté droit", puis s'est écrasé, a-t-il expliqué.

0,6 g d'alcool dans le sang

Publicité

Des informations qui interviennent alors que dans la matinée, plusieurs personnes parmi les salariés de l'aéroport de Vnoukovo ont été interpellées ou ont donné leur démission. Le conducteur du chasse-neige à l'origine de la collision, a été ainsi placé en détention pour deux mois par un tribunal de Moscou. L'employé de 60 ans, Vladimir Martynenko, avait 0,6 grammes d'alcool par litre de sang au moment de l'accident, selon les premiers éléments de la Commission d'enquête.

Son avocat avait auparavant démenti son ébriété, invoquant des problèmes cardiaques, mais avait reconnu que son client avait pu consommer "quelques gouttes" d'alcool. Mais selon des informations publiées par l'agence Interfax dès mercredi, le conducteur avait reconnu, avant de se rétracter, avoir consommé un peu de cognac ajouté à du café qu'il gardait dans une bouteille isotherme.

Quatre interpellation, deux démissions et des cadres suspendus

Un peu plus tôt dans la matinée, plusieurs autres personnes travaillant à l'aéroport de Vnoukovo avaient été rattrapés par l'enquête. Dans un premier temps, quatre employés avaient ainsi été interpellés et placés en garde à vue : " l’ingénieur Vladimir Ledenev qui dirigeait les travaux de déneigement, le chef d’escale de l’aéroport Roman Dounaïev, la contrôleuse aérienne stagiaire Svetlana Krivsoun et le contrôleur aérien Alexandre Krouglov [qui supervisait cette dernière, NDLR] ont été interpellés en tant que suspects ", a fait savoir le porte-parole du Comité d’enquête russe, Vladimir Markine.

« Comme le suggère l’enquête, ces personnes n’ont pas respecté les normes de sécurité des vols et de travail au sol, ce qui a conduit à la tragédie. Elles sont détenues en tant que suspects », a-t-il ajouté. Des propos qui vont dans le même sens que ceux tenus dès le départ par les enquêteurs russes, qui ont commencé l’analyse des « boîtes noires » du vol avec leurs homologues français, et qui avaient fustigé la « négligence criminelle » de la direction de l’aéroport, et n’avaient pas exclu une responsabilité des contrôleurs aériens.

Dans la foulée, le directeur de l’aéroport et son adjoint ont décidé de démissionner.

« En raison des événements tragiques dans la nuit du 20 au 21 octobre, le chef de l'International de Vnukovo Airport, Andrey Diakov, et son adjoint, le lieutenant-général de l'aviation en réserve Sergueï Solntsev, ont démissionné. Les démissions ont été acceptées », précise un communiqué de l'aéroport .

Par ailleurs, selon RT News, plusieurs autres responsables de l'aéroport, dont ceux en charge de la maintenance des installations, ont été suspendus dans leurs fonctions.

Responsabilité des contrôleurs aériens ?

Selon l’avocat de déneigeuse, le conducteur n’était pas seul à travailler et qu’il faisait partie d’une « colonne de déneigeuses ». Vladimir Martynenko a dû, selon lui, sortir de son véhicule pour vérifier s’il avait heurté un obstacle, prenant un retard de « 30 à 40 secondes », suffisant pour « perdre de vue la colonne ».

« Le convoi a quitté la piste, mais l’aiguilleur du ciel n’a pas remarqué qu’un véhicule restait encore » sur la piste, a encore affirmé l’avocat. L’avion a alors percuté le chasse-neige avant de s’écraser sur le dos en bord de piste.

Alors que l’enquête a été confiée au juge d’instruction du Comité d’enquête de Russie Mikhaïl Gourevitch responsable, précédemment, pour l’instruction du crash de l’avion du président polonais Lech Kaczynski, le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev a déclaré que les autorités russes mettraient « tout en œuvre » pour établir les causes du crash.

Publicité

En l'état actuel des choses, le Comité d'enquête russe privilégie deux versions concernant les causes du crash : une erreur des contrôleurs aériens et les manœuvres du conducteur de la déneigeuse.

Lire aussi  :

Photos publié par l'avocat du conducteur du chasse-neige sur son compte Facebook

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité