Le premier directeur du MoMA, Alfred Barr, avait deux dieux : Picasso et Matisse. On ne compte plus les expositions que le musée new-yorkais leur a dédiées, du vivant de Barr et jusqu'à aujourd'hui. Il aurait donc été inconcevable que la rétrospective la plus complète jamais consacrée aux papiers découpés de Matisse n'y soit pas montrée après l'avoir été à Londres.
Elle réunit près d'une centaine de ces œuvres que Matisse réalisa dans la dernière décennie de sa vie – il meurt en 1954 – en découpant dans des feuilles de papier qui avaient été préalablement peintes à la gouache. Les lignes naissent du passage des ciseaux et de l'arrangement des surfaces monochromes ainsi obtenues, que l'artiste assemble ensuite. Il les épingle en frises décoratives qui prolifèrent sur les murs de son atelier ou les dispose de façon à suggérer un nu, un avaleur de sabre, une mer tropicale et ses poissons ou un escargot. On ne sait ce qui est le plus réjouissant, l'enchantement des yeux éblouis ou la pensée que Matisse, à plus de 70 ans, découvre un mode de création absolument nouveau.
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