« C'est un mensonge. Un mensonge. » Dans une vidéo consultée par l'AFP vendredi 31 octobre, le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, nie en bloc les affirmations du gouvernement du Nigeria qui avait déclaré, le 17 octobre, qu'un accord avait été trouvé avec le groupe islamiste pour un cessez-le-feu et la libération des 219 lycéennes enlevées il y a six mois à Chibok.
« Nous n'avons signé de cessez-le-feu avec personne (...) nous n'avons négocié avec personne », affirme-t-il. Selon lui, non seulement il n'y a pas eu d'accord, mais les lycéennes, qui avaient été converties de force à l'Islam, ont toutes été mariées. « Nous ne négocierons pas. Quel est notre intérêt à négocier ? Allah nous a dit de ne pas le faire », ajoute-t-il.
Les familles des 219 jeunes filles enlevées par Boko Haram se sont déclarées samedi « choquées » mais pas surprises de l'annonce de leur mariage forcé par le groupe islamiste. Le chef du conseil des anciens de Chibok, Pogo Bitrus, a déclaré que cette annonce « était choquante, même si nous savons que Boko Haram n'est pas fiable ».
« Nous restions dubitatifs quant à des négociations autour de la libération de nos filles. Nous n'avons jamais pris le cessez-le-feu au sérieux : ils n'ont jamais arrêté leurs attaques », a-t-il ajouté. « Ainsi, l'annonce de leur mariage ne nous surprend pas », a assuré M. Bitrus, dont quatre nièces ont été enlevées. « Nous espérons seulement que le gouvernement redouble ses efforts pour tarir cette insurrection. »
UN OTAGE ALLEMAND
Le gouvernement nigérian continue à soutenir que des pourparlers sont en cours au Tchad voisin, mais l'annonce de cessez-le-feu avait dès le départ été accueillie avec scepticisme, Boko Haram étant représenté dans les négociations par un individu inconnu de tous, un dénommé Danladi Ahmadu.
Les violences n'ont d'ailleurs pas cessé depuis et de nouveaux enlèvements ont eu lieu, la semaine dernière, dans le Nord-Est, épicentre de l'insurrection islamiste qui a fait 10 000 morts ces cinq dernières années.
Dans cette même vidéo, le groupe Boko Haram affirme par ailleurs détenir un ressortissant allemand enlevé en juillet dans l'Etat d'Adamawa, également situé dans le Nord-Est du pays. Il avait été enlevé par des hommes armés à Gombi, à 110 kilomètres de Yola, la capitale de l'Etat, où il travaillait comme instructeur dans un centre de formation. Des témoins avaient rapporté qu'une vingtaine d'hommes armés à moto l'avaient attaqué vers devant chez lui, alors qu'il partait au travail.
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