Comme le mouvement palestinien auquel elle est rattachée, la branche armée du Hamas a été interdite par la justice égyptienne. Un juge des référés a classé samedi 31 janvier comme organisation « terroriste » la branche militaire du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam. Le Hamas islamiste, qui tient le pouvoir dans la bande de Gaza frontalière de l'Egypte, a aussitôt dénoncé « une dangereuse décision politique qui ne sert que les intérêts de l'occupant » israélien.
Depuis que l'armée égyptienne a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, les nouvelles autorités du pays accusent des activistes du Hamas de prêter main forte aux djihadistes qui multiplient les attentats meurtriers contre les forces de l'ordre dans la péninsule du Sinaï. En mars, le pays avait interdit le Hamas et proscrit ses activités sur son sol, ordonnant le gel de ses avoirs.
Le jugement suit la plainte d'un avocat accusant la branche armée du Hamas d'être directement impliquée dans des « opérations terroristes » dans le Sinaï, a indiqué un responsable du tribunal. L'avocat accusait également le mouvement, déjà considéré comme terroriste par Israël et les Etats-Unis, d'utiliser des tunnels clandestins à la frontière entre l'Egypte et Gaza pour le trafic d'armes et les attaques contre la police et l'armée.
LE HAMAS REJETTE LES ACCUSATIONS
Le juge a estimé que « les documents présentés par le plaignant à la cour ont prouvé que l'organisation a mené des attentats qui ont pris pour cible l'armée et la police égyptienne et leurs installations ». Réagissant au verdict, un porte-parole du Hamas dans la bande de Gaza, Sami Abou Zouhri, a affirmé que son mouvement refusait « que le nom des brigades al-Qassam soient mêlé aux affaires internes de l'Egypte ». Les brigades al-Qassam, qui ont une direction et des porte-paroles distincts de ceux de le branche politique du Hamas n'ont, elles, pas commenté dans l'immédiat la décision de justice.
L'armée égyptienne annonce régulièrement la destruction des tunnels clandestins, utilisés par les contrebandiers pour faire entrer notamment du carburant et des matériaux de construction dans l'enclave palestinienne, soumise à un sévère blocus israélien. L'Etat hébreu et l'Egypte suspectent que ces tunnels servent également au passage d'armes et de militants islamistes.
Mais malgré la détérioration des relations entre le Hamas et le régime du président Abdel Fattah al-Sissi, l'ex-chef de l'armée architecte de la destitution de M. Morsi, l'Egypte a continué de jouer son rôle traditionnel de médiateur entre le mouvement islamiste palestinien et Israël, comme au moment de la dernière guerre de Gaza, durant l'été 2014. Et le numéro deux du Hamas en exil, Moussa Abou Marzouk, est généralement basé au Caire.
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