TURQUIE. Le procureur pris en otage au tribunal d'Istanbul est mort

TURQUIE. Le procureur pris en otage au tribunal d'Istanbul est mort
Une photo diffusée sur Twitter du procureur pris en otage à Istanbul (CAPTURE D'ÉCRAN TWITTER)

Séquestré par des militants d'extrême-gauche, le procureur était en charge d'une enquête sur la mort d'un jeune homme blessé par la police.

Par AFP
· Publié le · Mis à jour le
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Mardi en début d'après-midi, un commando du Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), un groupe d'extrême-gauche connu pour ses nombreux attentats commis en Turquie depuis les années 1990, a pénétré dans le palais de justice de Caglayan, à Istanbul, et pris en otage le procureur Mehmet Selim Kiraz.

Les trois militants qui l'avaient séquestré ont été neutralisés par la police, et au moins deux sont morts selon l'agence Reuters. Le magistrat, grièvement blessé lors de l'opération de la police, est décédé des suites de ses blessures, ont indiqué les autorités.

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Le procureur Mehmet Selim Kiraz "était gravement touché lorsqu'il est arrivé à l'hôpital mais nous l'avons perdu malgré tous nos efforts", ont indiqué ses médecins lors d'une déclaration télévisée. Le magistrat était en charge d'une enquête ouverte après la mort d'un jeune homme blessé par la police lors des manifestations antigouvernementales de 2013. 

Détonations

Plus tôt dans l'après-midi, une photo d'origine inconnue publiée sur le réseau Twitter montrait le procureur assis dans un fauteuil, un pistolet braqué sur la tempe par un homme dont le visage ne figure pas sur le cliché, tandis qu'un autre homme présentait à l'objectif la carte d'identité du magistrat.

D'importants effectifs de police avaient été déployés autour du tribunal. En début de soirée, les journalistes rassemblés sur la zone ont entendu des "détonations" et des fusillades nourries peu après 19 heures.

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Le commando avait menacé de tuer l'otage si les policiers responsables de la mort du jeune homme ne faisaient pas de "confession publique".

"Terroriste"

Le procureur Kiraz avait été chargé d'enquêter sur les circonstances de la mort de Berkin Elvan, mort le 11 mars 2014 après 269 jours d'un coma provoqué par le tir d'une grenade lacrymogène de la police à Istanbul lors d'une manifestation en juin 2013.

L'annonce du décès de cet adolescent de 15 ans avait spontanément fait descendre dans les rues de toutes les grandes villes de Turquie des centaines de milliers de personnes. De nombreux manifestants ont encore commémoré sa disparition le 11 mars dernier.

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Le cas de Berkin Elvan est devenu un symbole de la violente répression exercée par le pouvoir en 2013 et celui de la dérive autoritaire que lui reprochent ses détracteurs. Recep Tayyip Erdogan l'avait publiquement qualifié de "terroriste".

Des incidents ont éclaté mardi soir entre militants proches du DHKP-C et les forces de l'ordre dans plusieurs quartiers d'Istanbul, ont rapporté les médias turcs.

T.V.

AFP
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