Tombe princière celte: Les habitants se souviennent «des trucs» remontés par les agriculteurs

«C’est un village où il n’y a rien», déplore Mireille. «Ni église, ni cimetière, ni même un bar!» Les habitants de la petite commune de Lavau (Aube) étaient donc bien loin de penser que l’on pourrait trouver chez eux la tombe d’un prince celte datant, a priori, du cinquième siècle avant Jésus-Christ.

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Révélée, mercredi, par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), la trouvaille qualifiée «d’exceptionnelle» n’émeut pas grand monde dans ce secteur plus connu pour ses magasins d’usine à prix cassés, à deux pas de Troyes. «Cela fait des mois qu’ils creusent, explique une salariée du magasin de motos situé juste à côté des fouilles. Je passe devant tous les jours et je ne me suis jamais posé la question de ce qu’ils pourraient y trouver.»

Le maire du village a la grippe

Au comptoir de son magasin de ventes de bières, Thomas est, lui, encore plus dubitatif. «Honnêtement, des choses exceptionnelles, on en trouve tous les jours sur Internet, attaque-t-il. C’est bien de parler du passé. Mais je préférerais qu’on parle de l’avenir.» Et pourquoi pas des soirées dégustations qu’il organise une fois par mois sur cette zone d’activités commerciales sans âme.

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A la mairie située sur la mal nommée Grande rue, c’est pourtant l’effervescence, ce jeudi. «Le téléphone n’arrête pas de sonner, révèle la standardiste. Le problème, c’est que le maire a la grippe et qu’il n’a pas prévu de revenir avant la semaine prochaine…»

La mairie de Lavau (Aube). - GOOGLE / 20 MINUTES

«Ce serait bien que l’on ouvre un musée»

C’est donc Francine, l’une des anciennes élues municipales qui s’occupe de service après-vente de la découverte. «C’est tout de même génial, s’exclame celle qui a passé trente ans à la mairie. Il ne se passe pas grand-chose ici. Pour une fois, c’est bien. Mais j’aimerais bien savoir où l’on va entreposer tous les objets. Ce serait bien que l’on ouvre un musée ici. Il ne faudrait pas que cela parte ailleurs.»

Fouille Inrap de Lavau 2015 - Denis Gliksman/Inrap

Trois maisons plus loin, Gérard, est beaucoup plus pragmatique. «Dès qu’on construit quelque chose, il faut gratter maintenant. Personne ne dit que cela ralentit tous les chantiers de construction. C’est une aberration!» D’autant que, installé depuis toujours dans le village, il se souvient très bien des «trucs» que les agriculteurs du coin remontaient dans leurs champs au moment des labours. «A l’époque, personne ne venait nous embêter pour savoir de quand ça datait…»