Kobané : les peshmergas arrivent à la frontière syrienne

Sous pression américaine, la Turquie a autorisé le passage de quelque 150 combattants kurdes irakiens qui doivent aider à combattre les djihadistes.

Source AFP

Des combattants kurdes irakiens ont été envoyés en renfort pour défendre Kobané de l'assaut des djihadistes de l'EI.
Des combattants kurdes irakiens ont été envoyés en renfort pour défendre Kobané de l'assaut des djihadistes de l'EI. © Ahmet Aydin/Anadolu Agency

Temps de lecture : 3 min

Les combattants kurdes irakiens arrivés en Turquie ont atteint jeudi la frontière syrienne, en attendant de pouvoir se rendre à Kobané prêter main-forte à leurs compagnons d'armes pour chasser les djihadistes de cette ville de Syrie meurtrie par six semaines de combats. Une quarantaine de véhicules transportant ces combattants "peshmergas" lourdement armés sont arrivés avant l'aube dans la ville turque de Suruç, à une dizaine de kilomètres de la frontière, où ils ont rejoint un autre contingent arrivé plus tôt par avion du Kurdistan irakien.

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Les peshmergas, quelque 150 au total, selon les médias turcs, se trouvaient en fin de matinée dans un dépôt à la lisière de Suruç étroitement gardé par les forces de sécurité turques. Aucune information n'a été communiquée sur le moment où ils franchiraient la frontière pour rejoindre Kobané, devenue le symbole de la résistance face aux djihadistes du groupe extrémiste sunnite État islamique (EI) qui cherchent à élargir leur emprise territoriale en Syrie et en Irak.

Chargé d'armes lourdes, le convoi terrestre des peshmergas, qui avait franchi mercredi la frontière turco-irakienne, a rallié Suruç, à 400 kilomètres plus loin, après un lent périple au cours duquel il a été acclamé par des milliers de Kurdes de Turquie. À Suruç, environ 2 000 Kurdes, de Turquie ou des réfugiés de Kobané, attendant les peshmergas, ont crié "Kobané sera un cimetière pour l'EI".

Pilonnage intensif du front nord

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), l'arrivée des peshmergas à Kobané a été retardée par le pilonnage intensif par l'EI du front nord de Kobané, défendue depuis le 16 septembre par la principale milice kurde des Unités de protection du peuple kurde (YPG), avec le soutien crucial aérien de la coalition internationale. "L'EI a violemment bombardé dans la nuit le secteur frontalier aux obus de mortier et à l'artillerie lourde, et lancé une nouvelle attaque contre un quartier du Nord, proche du poste-frontière avec la Turquie", qui a été mise en échec par les YPG, a déclaré le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Le bombardement du front nord de la ville située à environ un kilomètre de la frontière turque, a repris le matin avec la même intensité, a-t-il ajouté, en faisant état d'un nombre indéterminé de morts dans les rangs de l'EI, "leurs cadavres gisant pendant de longues heures dans les rues avant d'être retirés".

Le général américain à la retraite John Allen, qui coordonne la coalition internationale anti-djihadiste, a assuré mercredi que les renforts "empêcheraient" la chute de Kobané. Sous pression américaine, le gouvernement turc a autorisé la semaine dernière le passage par son territoire des renforts peshmergas. Ces derniers ont été précédés de 50 à 150 hommes, selon les sources, de l'Armée syrienne libre (ASL), émanation de l'opposition modérée au régime du président syrien Bachar el-Assad, qui ont rejoint Kobané mercredi via la frontière turque.

Préparatifs pour un assaut en Irak

L'un des objectifs des djihadistes est de s'emparer des quartiers nord afin de bloquer la voie vers la Turquie et d'isoler Kobané. Une prise totale de la ville leur permettrait de contrôler une longue bande de territoire à la frontière syro-turque. Le groupe djihadiste combat sur plusieurs fronts en Syrie, ravagée par la guerre civile depuis plus de trois ans. La veille, Washington s'est dit "horrifié" par les informations selon lesquelles "le régime Assad a lancé des barils d'explosifs sur un camp de déplacés à Idleb (Nord-Ouest) et par les images montrant un carnage de civils innocents". Au moins dix déplacés syriens ont péri dans ces raids selon l'OSDH.

En Irak voisin, des centaines de soldats irakiens et de combattants pro-gouvernementaux se préparaient pour lancer un assaut contre la ville stratégique de Baïji, contrôlée par l'EI, selon des officiers. La prise de Baïji, au nord de Bagdad, pourrait permettre de sécuriser la principale raffinerie du pays, mais cette offensive s'annonce difficile pour les forces irakiennes, qui ont déjà subi plusieurs revers dans leurs tentatives de regagner du terrain face aux djihadistes. Accusé de nettoyage ethnique et de crimes contre l'humanité par l'ONU, l'EI a mis à profit la guerre civile en Syrie et l'instabilité politique et sécuritaire en Irak pour s'emparer de larges territoires, où il fait régner la terreur, y commettant viols, rapts, exécutions et crucifixions.

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Commentaires (3)

  • arakyd

    L'important dans ce renfort, ce sont les 40 camions, et l'armement lourd, qui est dedans, et qui représentent un millier de tonnes de matériel. (60 à100 largages par c130).
    C'est ce que réclame le PYD depuis le début, un vrai soutient logistique.

    En ce moment le l'EI fait le forcing pour conquérir le quartier nord, et je pense qu'Erdogan (depuis dix jours) joue la montre.

    Les camions pourront ils passer la frontière a temps.

  • GhKerh

    C'est quoi ce renfort ridicule ? Ils auraient dû être 15 000 !
    Ca ne doit pas trop faire peur à l'EI.

  • GhKerh

    C'est quoi ce renfort ridicule ? Ils auraient dû être 15 000 !
    Ca ne doit pas trop faire peur à l'EI.