Vols en jets privés : nouveau revers judiciaire pour Nicolas Sarkozy

 

Vols en jets privés : nouveau revers judiciaire pour Nicolas Sarkozy

    La cour d'appel d'Aix-en-Provence a validé lundi les expertises demandées par une juge marseillaise, qui désire enquêter sur des vols en jets privés de Nicolas Sarkozy, payés par son ami Stéphane Courbit.  C'est en enquêtant sur un trafic de stupéfiants impliquant une société de transports aériens, SNTHS (Société nouvelle trans hélicoptère service) que la juge d'instruction marseillaise Christine Saunier-Ruellan était tombée par hasard sur trois voyages effectués par l'ancien président de la République entre décembre 2012 et février 2013.

    Trois vols à expertiser

    Revenons quelques mois en arrière. En mars 2013, sept cents kilos de cocaïne sont découverts en République dominicaine à bord d'un avion, un Falcon 50 en partance pour la France. Trente-quatre personnes sont interpellées dans le cadre de l'enquête sur ce trafic baptisé «Air Cocaïne» parmi lesquelles les pilotes et Pierre-Marc Dreyfus, la patron de la SNTHS ayant affrété l'avion. En épluchant les factures saisies de la SNTHS , la justice remarque alors trois déplacements de l'ex-président de la République, en décembre 2012 à Doha (Qatar), aux Etats-Unis le 30 janvier 2013 et en février 2013 à Abu Dhabi (Emirats arabes unis).

    Jusque là rien d'anormal si ce n'est que ces trois vols ont été facturés à la société Lov Group de Stéphane Courbit, une situation qui pourrait s'apparenter à de l'abus de biens sociaux si la justice parvient à prouver que ce dernier a fait une faveur à l'ex président de la République. Début septembre, l'avocat de Stéphane Courbit avait toutefois assuré que ces vols, et leur facturation à Lov Group, était justifiée : selon lui, Nicolas Sarkozy faisait partie de la pré-équipe de direction d'un projet de fonds d'investissement lancé par Stéphane Courbit, et ces trois déplacements ont donc été réalisés dans le cadre de ce projet.

    Lors de l'audience, le 8 septembre, l'avocat général de la cour d'appel avait demandé la validation des expertises concernant les trois vols de Nicolas  Sarkozy, estimant qu'elles faisaient partie de l'enquête visant SNTHS qui affrétait l'ensemble des avions.

    En fonction du résultat des expertises, la juge peut classer le dossier ou demander un supplétif pour enquêter spécifiquement sur les vols en jets privés de Nicolas Sarkozy. Le parquet de Marseille peut également décider de saisir le parquet financier à Paris.