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Mort de Margerie : les questions sans réponse de l’enquête

+VIDEOS Le conducteur de la déneigeuse qui a heurté l’avion nie avoir été ivre. Est en cause la suite de négligences des employés de l’aéroport.

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Les enquêteurs russes soupçonnent un manque de coordination entre divers maillons de la chaîne

Par Benjamin Quénelle

Publié le 21 oct. 2014 à 17:31

L’avion de Christophe de Margeries’est écrasé après un incroyable concours de circonstances et de négligences. Le PDG de Total, qui voyageait seul, sans les habituels conseillers ni son fidèle garde du corps, a décollé de Vnukovo. C’est l’un des trois aéroports modernes de Moscou. Récemment réaménagé, il dispose d’un terminal VIP qui, régulièrement utilisé par officiels et hommes d’affaires russes et étrangers, devait en principe respecter les normes de sécurité les plus strictes.

Les conditions climatiques étaient certes difficiles, avec les premières neiges de l’hiver et un fort brouillard. Lundi soir, les trois aéroports de Moscou avaient été contraints de modifier plusieurs plans de vol, 12 atterrissages prévus à Vnukovo ayant dû être effectués sur les pistes voisines de Domodedovo. Selon les media russes, la visibilité était de 350 mètres au moment du décollage. Mais ces conditions sont courantes à Moscou, loin des extrêmes des pires jours d’hiver.

Les autorités aéroportuaires mises en cause

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La Commission d’enquête, organe dépendant directement du Kremlin, a rapidement révélé que le chauffeur de la déneigeuse heurtée par le Falcon 50 lors du décollage était ivre. Une information démentie par son épouse (« il boit rarement les jours de fêtes et jamais au travail ») et son avocat (« il considère qu’il n’est pas coupable car il a suivi toutes les instructions de l’employé » en charge de la régulation de la circulation sur les pistes). Ses proches redoutent que les autorités aéroportuaires essaient d’en faire le responsable pour éviter d’autres poursuites.

L’ivresse supposée du conducteur ne répond de toute façon pas à toutes les questions : Pourquoi la tour de contrôle avait autorisé l’engin sur le tarmac ? Pourquoi les pilotes n’ont pas été prévenus et ne l’ont pas vu ? Le site russe Lifenews a réalisé une vidéo simulant le décollage : le Falcon 50 heurte de son aile gauche l’engin anti-neige mystérieusement présent sur la piste puis dérape, s’écrase et explose. Des sources citées par d’autres media assurent qu’il y a eu un incendie mais pas d’explosion.

La simulation 3D et les images de la télévision russe

« Il s’agit d’une négligence criminelle des fonctionnaires » ayant échoué à coordonner le travail des employés des pistes, a fustigé le comité d’enquête. Il n’exclut pas d’autres interpellations, cette fois au sein de la direction de l’aéroport. De folles rumeurs ont circulé, notamment sur la seule présence d’un stagiaire dans l’équipe en charge de réguler la circulation aérienne. De possibles autres facteurs humains sont étudiés par les enquêteurs (erreurs de la tour de contrôle ou-et des pilotes de l’avion). Mais c’est toute la procédure de contrôle de sécurité qui est en cause. Les boîtes noires de l’appareil, vite retrouvées, n’apporteront que des réponses partielles à ces questions.

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