Indonésie : pas de clémence pour le Français condamné à mort, ses proches sur place

Le président indonésien Joko Widodo a déclaré que le Français Serge Atlaoui, condamné à mort en 2007, serait bien exécuté.

Indonésie : pas de clémence pour le Français condamné à mort, ses proches sur place

    La situation de Serge Atlaoui, ce Français condamné à mort en Indonésie en 2007 pour trafic de drogue, apparaît de plus en plus critique. Après avoir rejeté sa demande de grâce en janvier, le président indonésien Joko Widodo a déclaré mardi que le Messin et les dix autres personnes condamnées à la peine capitale dans son pays seraient bien exécutées.

    Dans ce contexte, l'épouse de Serge Atlaoui, Sabine, et plusieurs autres de ses proches sont arrivés sur place mardi soir. «Elle s'y rend fréquemment. Elle y serait allée de toute manière même si la situation est devenue plus préoccupante ces dernières semaines», précise mercredi son avocat, Me Richard Sédillot au Parisien.fr. Sabine Atlaoui tiendra jeudi une conférence de presse conjointe avec l'ambassade de France, à Jakarta.

    Il y a huit jours, le Français de 51 ans estimait avoir «peut-être une chance» après qu'un tribunal indonésien eut accepté d'étudier sa demande en révision de procès. Comme le rappelait l'intéressé, l'Indonésie n'a «jamais exécuté quelqu'un qui n'a pas épuisé tous ses recours». Cependant, le durcissement de ton du président indonésien n'est pas pour rassurer, cette demande en révision n'étant pas officiellement suspensive.

    VIDEO. Serge Atlaoui : son avocat annonce qu'un recours en révision a été avalisé

    Evoquant des appels des dirigeants français, brésilien et néerlandais, Joko Widodo a demandé aux pays étrangers de ne plus intervenir pour défendre leurs ressortissants. «La première chose que je dois dire avec fermeté est qu'il ne doit pas y avoir d'interventions concernant la peine de mort parce que l'application de la loi relève de notre droit souverain», a-t-il affirmé.

    Les autorités ne préviennent pas des dates d'exécutions

    Ces dernières semaines, l'Elysée et le Quai d'Orsay avaient multiplié les contacts avec Jakarta pour plaider en faveur de Serge Atlaoui. Fin janvier, François Hollande a écrit à son homologue indonésien pour lui demander de surseoir à l'exécution du Français. Quant à Laurent Fabius, il a convoqué la semaine dernière l'ambassadeur d'Indonésie en France pour lui faire part de son «extrême préoccupation» et la «ferme opposition de la France à la peine de mort».

    Après une interruption de plus d'un an, les exécutions ont repris en janvier en Indonésie, démonstration de force d'un régime qui, sous la férule de Joko Widodo, mène une lutte acharnée contre le trafic de drogue. Vendredi, les autorités ont annoncé que l'exécution de deux Australiens serait repoussée de trois semaine à un mois «pour des raisons techniques».

    Le nom de Serge Atlaoui est apparu à plusieurs reprises dans les médias locaux parmi les condamnés à mort à devoir prochainement être passés par les armes. Mais officiellement, les dates des exécutions ne sont jamais annoncées à l'avance. Quand les condamnés sont placés à l'isolement, ils savent qu'ils ont «72 heures à vivre», a expliqué Sabine Atlaoui au Parisien.fr. Or, selon l'épouse de Serge Atlaoui, il faut plus de deux jours pour se rendre de Paris à l'île de Nusakambangan, où il est emprisonné. Ce qui pourrait le priver, si le moment fatidique devait arriver, de précieux moments en famille.

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