Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les géants du Web s'en prennent à l'Indiana à propos d'une loi qui légalise la discrimination

Un texte qui ouvre la voie à une légalisation de la discrimination contre les homosexuels a été promulgué jeudi dans cet Etat du Midwest.

Par  (San Francisco, correspondante)

Publié le 28 mars 2015 à 01h47, modifié le 28 mars 2015 à 16h07

Temps de Lecture 2 min.

La high-tech fera-t-elle plier l'Indiana ? Quelques heures après la promulgation par le gouverneur de l'Indiana d'une loi qui ouvre la voie à une légalisation de la discrimination contre les homosexuels, les PDG de plusieurs des géants de l'Internet ont annoncé des mesures de représailles contre cet Etat du Midwest.

Le républicain Mike Pence, régulièrement cité parmi les présidentiables conservateurs, a signé jeudi 26 mars ce texte appelé « Loi de restauration de la liberté de religion ». La législation autorise les entreprises ou leurs patrons à invoquer leurs croyances religieuses dans l'exercice de leurs activités. «De nombreux croyants estiment que leur liberté religieuse est menacée par les actions du gouvernement », a justifié le gouverneur, lors d'une cérémonie de signature fermée à la presse. Selon les opposants, le texte – volontairement vague – pourrait permettre aux établissements de refuser de servir les couples homosexuels sans craindre de poursuites judiciaires.

Le PDG de Salesforce, Marc Benioff, connu pour son engagement humanitaire, a immédiatement réagi en suspendant tous les événements ou programmes qui « nécessitent un voyage » des employés de la firme de logiciels dans l'Indiana. Il a menacé l'Etat de « sanctions progressives » si la loi n'était pas amendée. Salesforce emploie de 2 000 à 3 000 personnes dans l'Indiana. Sa filiale de marketing numérique ExactTarget y avait organisé l'an dernier une conférence qui avait attiré plus de 10 000 personnes. L'événement sera déplacé à New York, a précisé M. Benioff. « Nous ne pouvons pas amener nos employés et nos clients dans une situation où ils pourraient être victimes de discrimination », a-t-il indiqué dans une interview à Re/code.

Un précédent en Arizona

Le PDG de Yelp, Jeremy Stoppelman, a publié de son côté une « lettre ouverte aux Etats qui examinent une loi discriminatoire », annonçant que sa compagnie limiterait ses opérations dans l'Indiana. Il y explique qu'il était déjà intervenu l'an dernier lors de l'adoption d'une loi similaire (la loi SB 1062) dans l'Arizona – non sans succès, puisque la gouverneure républicaine Jan Brewer y avait opposé son veto. « Il est impensable que Yelp pourrait créer, maintenir ou étendre une présence significative dans un quelconque Etat qui encourage la discrimination », écrit-il.

L'annonce de Yelp, publiée sur Twitter, a été relayée par Tim Cook, le PDG d'Apple. « Dans le monde entier, nous nous efforçons de traiter les clients de la même façon, quelle que soit leur origine, leur religion et quelle que soit la personne qu'ils aiment », a-t-il écrit. En 2014, après la controverse en Arizona, Tim Cook avait choisi de parler publiquement de son homosexualité.

Le maire de San Francisco, le démocrate Edwin Lee, a aussi réagi, en suspendant les déplacements de membres de l'administration municipale dans l'Indiana. « Les contribuables de San Francisco n'ont pas l'intention de subventionner une telle forme de discrimination, sanctionnée par la loi, contre les homosexuels et transexuels », a-t-il fait savoir.

Cette même législation est à l'examen dans une vingtaine d'Etats, à l'initiative de groupes conservateurs, au nom de défense de la liberté religieuse. Selon Human Rights Campaign, l'association de défense de la communauté gay et transexuelle, quelque 85 projets de loi qui pénalisent les homosexuels d'une manière ou d'une autre ont été présentés dans 28 Etats depuis le début de l'année. Le mouvement conservateur se prépare, il est vrai, à la campagne des primaires républicaines pour l'élection présidentielle de 2016.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.