La réunion prévue, vendredi 30 janvier, entre émissaires d'Ukraine, de la Russie et des séparatistes prorusses qui occupent l'Est ukrainien, sous l'égide de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), n'a pas permis d'avancer vers une hypothétique paix.
Avant même le début des discussions, l'un des responsables des séparatistes de Donetsk a annoncé qu'elles étaient « annulées ». « Nous quittons Minsk aujourd'hui », a lancé, quelques heures après son arrivée, Denis Pouchiline. L'annonce a été immédiatement démentie par la diplomatie biélorusse. Mais rien d'autre n'a émergé, à part une mise en garde des « républiques » de Donetsk et de Lougansk, qui se « réservent le droit de poursuivre l'offensive (...) en cas d'échec des négociations et de poursuite des tirs ».
L'ex-président ukrainien Léonid Koutchma, qui représente Kiev dans ces négociations, a tout de même dit « espér[er] signer samedi un document pour développer le mémorandum » signé en septembre. Les combats avaient repris quelques jours après sa signature. Une nouvelle trêve instaurée le 9 décembre a également été rompue dès janvier.
Dans une déclaration commune à l'issue d'une réunion intergouvernementale, la France et la Pologne ont appelé à « un cessez-le-feu immédiat » et ont demandé à la Russie de cesser « toute forme de soutien aux séparatistes ». Moscou, qui a très mal réagi à l'extension de six mois des sanctions décidées par les Européens, a dénoncé une politique qui « ne fait que porter préjudice aux peuples et aux économies de nos pays ».
Conscient de cette mauvaise passe diplomatique, le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui ne s'était plus rendu en Ukraine depuis mars, a annoncé sa venue le 5 février.
BOMBARDEMENTS ET ACCUSATIONS
Confronté à une situation militaire qui semble inextricable et à des combats de plus en plus meurtriers, le président ukrainien, Petro Porochenko, avait appelé jeudi le Groupe de contact, composé d'un ex-président ukrainien, de l'ambassadeur de Russie en Ukraine et d'une représentante de l'OSCE, à « mener d'urgence des consultations (avec les rebelles) pour obtenir un cessez-le-feu immédiat ». Un appel resté lettre morte.
Selon un nouveau bilan ukrainien, au moins vingt-quatre personnes, parmi lesquelles dix-neuf civils, ont été tuées au cours des dernières vingt-quatre heures dans des combats dans l'est du pays.
A Donetsk, une des dernières grandes villes contrôlées par les séparatistes, treize civils ont été tués dans des bombardements depuis jeudi. Kiev, qui avance de son côté un bilan de sept morts, a imputé le bombardement d'un centre culturel aux séparatistes, vendredi, les accusant d'avoir voulu nuire aux discussions qui étaient prévues dans la journée à Minsk. Depuis avril 2014, le conflit en Ukraine a fait plus de cinq mille morts.
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