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Entreprise

Christophe de Margerie, PDG de Total, décède dans un accident d'avion

Christophe de Margerie, 63 ans, est décédé dans un accident d'avion survenu dans la nuit de lundi à mardi 21 octobre à l'aéroport de Vnoukovo, près de Moscou.
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Christophe de Margerie
Christophe de Margerie, PDG de Total, en février 2013.
(PRM/SIPA)

Le patron du groupe pétrolier français Total, Christophe de Margerie, a été tué dans la nuit de lundi à mardi 21 octobre dans le crash d'un avion privé qui s'apprêtait à décoller de l'aéroport de Vnoukovo, près de Moscou.

L'annonce du décès de cet ami de la Russie alors que la crise ukrainienne a conduit à une détérioration sans précédent depuis la fin de la Guerre froide 1991 des relations entre Russes et Occidentaux a provoqué les premières réactions au petit matin en France.

Le Premier ministre français Manuel Valls a ainsi estimé que la France avait perdu "un dirigeant d'entreprise hors du commun" et "un grand capitaine d'industrie et un patriote".

L'avion du patron de Total, 63 ans, est entré en collision au moment du décollage avec une déneigeuse et s'est écrasé peu avant minuit en provoquant la mort de la totalité de ses occupants.

Le conducteur de la déneigeuse était ivre

Le conducteur de la déneigeuse était ivre, a annoncé mardi le comité d'enquête russe. Parmi les "versions prioritaires" du crash ayant provoqué dans la nuit de lundi à mardi la mort de Christophe de Margerie et de trois membres d'équipage figurent "une erreur des pilotes et les actes du conducteur de la déneigeuse". "Il a été établi que le conducteur de la déneigeuse était en état d'ivresse", a indiqué le comité dans un communiqué. Les enquêteurs évoquent également "les mauvaises conditions météorologiques et une erreur de pilotage".

Plus de 150 secouristes et 39 véhicules spéciaux ont été déployés pour déblayer le site du crash, selon le ministère russe des Situations d'urgence.

Le Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) a aussi annoncé mardi qu'il dépêchait dans la journée trois enquêteurs à Moscou pour tenter d'éclaircir les conditions de la mort du patron de Total.

Le parquet de Paris a quant à lui ouvert une enquête pour "homicides involontaires", selon une source judiciaire.

L'ouverture d'une enquête en France pour des faits survenus à l'étranger est courante lorsqu'une ou plusieurs des victimes a la nationalité française.

"Le groupe Total confirme avec une grande émotion et une profonde tristesse que son président-directeur général Christophe de Margerie est décédé cette nuit peu après 22h (heure de Paris) dans un accident d'avion, à l'aéroport de Vnoukovo de Moscou, à la suite d'une collision avec un engin de déneigement", a indiqué le pétrolier français dans un communiqué.

Une visibilité de 350 mètres

"Tous les occupants de l'avion ont trouvé la mort, dont les trois membres d'équipage et Christophe de Margerie", a-t-il précisé.

L'aéroport de Vnoukovo, l'un des trois aéroports internationaux de Moscou, a précisé dans un communiqué que l'avion, un jet Falcon-50, s'est écrasé alors qu'il s'apprêtait à décoller pour Paris avec une visibilité de 350 mètres.

Le conducteur de la déneigeuse n'a pas été blessé. Arrivés sur place, les secours ont "immédiatement commencé à éteindre le feu qui s'était déclaré".

Les boîtes noires de l'appareil ont quant à elles été trouvées par les experts dépêchés sur place, selon une source au sein de l'aéroport citée par l'agence Interfax.

Une enquête sur les circonstances de l'accident a été ouverte auprès du Comité intergouvernemental d'aviation, qui enquête sur tous les accidents aériens en Russie, ainsi qu'auprès de l'agence fédérale d'aviation russe, dont le directeur, Alexandre Neradko, a promis de suivre le dossier personnellement.

Réunion avec le Premier ministre russe

Selon le quotidien russe Vedomosti, Christophe de Margerie revenait d'une réunion avec le Premier ministre russe Dmitri Medvedev consacrée aux investissements étrangers en Russie au moment où les sanctions américaines et européennes décrétées dans la foulée de la crise ukrainienne frappent durement Moscou.

Bénéficiant de bons contacts au sommet de l'Etat russe, le patron de Total faisait partie des hommes d'affaires français qui prônent l'investissement en Russie.

Il avait notamment été l'un des quelques grands dirigeants d'entreprise à participer en mai au forum économique international organisé à Saint-Pétersbourg et boudé par de nombreux hommes d'affaires, en pleine escalade des tensions entre Russes et Occidentaux.

Total est partenaire avec le russe Novatek dans le gigantesque projet gazier Yamal, dans le Grand Nord russe.

Surnommé "Big Moustache" en raison de ses épaisses bacchantes, il était devenu PDG de Total en 2010, après toute une carrière au sein du géant pétrolier.

Sous son égide, Total avait accéléré ces dernières années ses investissements dans l'exploration, pour remplir des objectifs ambitieux de croissance de sa production de pétrole, tout en menant d'importantes cessions d'activités.

"Total doit continuer à aller de l'avant"

Parallèlement, le groupe n'avait pas hésité à restructurer ses activités en France, avec la fermeture de sa raffinerie de Dunkerque (nord) en 2010, puis la réorganisation de son site pétrochimique de Carling en Moselle (est) annoncée l'an dernier.

Marié, Christophe de Margerie était père de trois enfants.

"Les premières pensées de la direction et des employés du groupe Total vont à l'épouse, aux enfants et aux proches de Christophe de Margerie ainsi qu'aux familles des autres victimes", a déclaré Total dans son communiqué.

Total a annoncé mardi que son conseil d'administration se réunirait "dans les plus brefs délais".

"Le comité de gouvernance et d'éthique puis le conseil d'administration se réuniront dans les plus brefs délais", a indiqué le groupe pétrolier dans un bref communiqué.

"Total doit continuer à aller de l'avant" a déclaré mardi le secrétaire général du groupe pétrolier Jean-Jacques Guilbaud.

"Le groupe est organisé pour assurer la bonne continuité de sa gouvernance et de ses activités, pour faire face à cet événement tragique", a en outre assuré le secrétaire général, qui s'est exprimé devant des journalistes au siège du groupe à La Défense, près de Paris.

(Avec AFP)

 

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