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Le groupe Etat islamique libère 19 chrétiens de Syrie contre rançon

Le groupe djihadiste Etat islamique détient encore plus de 200 chrétiens assyriens, enlevés dans le nord-est de la Syrie.

Le Monde

Publié le 01 mars 2015 à 19h45, modifié le 01 mars 2015 à 20h37

Temps de Lecture 1 min.

Marche de solidarité des Assyriens avec leurs co-religieux enlevés par le groupe Etat islamique en Syrie, le 28 février à Beyrouth.

Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a libéré 19 chrétiens assyriens qui avaient été capturés dans le nord-est de la Syrie, après les avoir fait comparaître devant un tribunal islamique, rapporte dimanche 1er mars l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Selon le Réseau assyrien des droits de l'homme, cité par l'AFP, ils ont été libérés en échange d'une somme d'argent, présentée par l'EI comme une « jizya » (impôt) dont doivent s'acquitter les non-musulmans. Après un trajet en bus, ils ont été accueillis dimanche à l'église Notre Dame de Hassaké par l'archevêque assyrien Ephrem Athnaeil.

Le directeur de ce réseau basé en Suède, Oussama Edward, affirme que des négociations menées par des responsables assyriens et des chefs tribaux arabes musulmans ont commencé samedi avec l'EI pour la libération de tous les otages. « En attendant de toucher la somme, l'EI a gardé une fillette de 10 ans et sa mère », a-t-il confié. Il n'a pas été en mesure de donner le montant mais il a rappelé qu'en novembre des Assyriens, kidnappés par l'EI, avaient dû s'acquitter de 1 700 dollars par personne.

200 chrétiens toujours détenus

Plus de 200 chrétiens, enlevés dans leurs villages pendant l'offensive lancée il y a une semaine par les miliciens kurdes contre les positions de l'EI dans la province de Hassaka, près des frontières turque et irakienne, restent entre les mains des djihadistes, qui n'ont pas revendiqué ces enlèvements. Parmi eux figurent des femmes et des enfants. 5 000 autres Assyriens ont pris la fuite devant l'avancée des djihadistes.

Les Assyriens sont les chrétiens nestoriens, un courant du christianisme condamné par le concile d'Ephèse en 431 en raison de divergences sur la nature du Christ. Ils étaient 30 000 à résider en Syrie avant le début de la guerre. Dans le nord-est du pays, ils combattent au côté des kurdes, dont la principale milice, les Unités de protection du peuple kurde (YPG, pour Yekîneyên Parastina Gel, en kurde), se sont emparées de vingt-quatre villages et hameaux avec pour objectif de prendre la localité de Tal Hamis, aujourd'hui aux mains des djihadistes.

Les Assyriens sont également présents en Irak, où ils commencent à former leurs propres milices.

Lire le reportage (édition abonnés) : Article réservé à nos abonnés Dans le nord de l’Irak, les chrétiens prennent les armes

Le mois dernier, des militants se revendiquant de l'EI ont enlevé et décapité 21 chrétiens coptes égyptiens en Libye.

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