Fontenay : « Je regrette d'avoir fait de mon enfant un orphelin »

Fontenay : « Je regrette d'avoir fait de mon enfant un orphelin »

    La cour d'assises d'Evry (Essonne) juge, à partir de ce mercredi, et en appel, Mahamadou Doucouré pour l'assassinat de Tanja, sa compagne et mère de leur fils. Il lui avait porté 22 coups de couteau le 16 février 2010, à Fontenay-sous-Bois. En première instance, la cour d'assises du Val-de-Marne avait condamné cet homme de 28 ans, à 30 ans de réclusion dont 20 ans avec sûreté.Mercredi matin, désormais âgé de 33 ans, crâne rasé, sweat gris, blue-jean et chaussures de toile bleues, Mahamadou Doucouré, incarcéré depuis cinq ans, se présente devant la cour. Dans le public, le père, la sÅ?ur et le frère de son ex-compagne Tanja. Hésitant, serrant fort le micro qu'on lui tend, l'accusé trébuche un peu sur les mots. « Euhâ?¦ c'est horrible ce que j'ai faitâ?¦ Je regrette sincèrement ce geste, je regrette d'avoir fait de mon enfant un orphelin et le mal que j'ai fait à la famille de Tanjaâ?¦ ».Le triste film de sa vie amoureuse se rejoue. Car la vie sentimentale de Doucouré semble une suite d'amourettes, de flirts, de « coups » ou d'amours exacerbés, exaltés. Les prénoms peuvent se succéder, les histoires se ressemblent, souvent. Annabelle, Aurélie, Julie, Ludivineâ?¦ des jeunes femmes que l'homme, plutôt attirant, n'a pas de mal à séduire. Elles le déclarent « gentil, correct, pas violentâ?¦ mais jaloux et dès lors injurieux ». Alors, elles défilent et s'échappent parfois, devant cette jalousie d'homme qui « ne se maîtrise plus quand il aime trop fort », rappelle le président du tribunal reprenant une phrase de Doucouré.« Il partait régulièrement voir celles qu'on nommait les pâ?¦, se souvient Mickaël M., un ami de Doucouré appelé comme témoin. Les pâ?¦, c'était celles qui ne comptaient pas, c'était les autres ».Car sortant du lot se distinguait, la mère, femme stricte, et Tanja, sa compagne, épousée selon le rite musulman. « Une relation forte, intense, mais aussi électrique », pleine de conflits récurrents, de violences verbales, injures, menaces de mort, par le biais de messages téléphoniques, consignés dans de nombreuses mains courantes. « Jamais de violences physiques », précise Clarisse Serre, avocate de Doucouré. « Ces deux-là étaient comme chien et chat, mais il y avait de l'amour au milieu », déclare Mickael M.Le verdict est attendu vendredi.