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Burkina Faso : Blaise Compaoré recule mais ne démissionne pas

La confusion règne à Ouagadougou : après de violentes manifestations et l'intervention de l'armée, le président a renoncé à son projet de briguer un nouveau mandat mais se maintient au pouvoir.

Le Monde

Publié le 30 octobre 2014 à 23h33, modifié le 04 novembre 2014 à 10h01

Temps de Lecture 2 min.

C'est au terme d'une journée de chaos, marquée par la prise d'assaut de l'Assemblée nationale, de la télévision publique et la mort d'au moins quatre manifestants – 30 selon l'opposition – parmi les centaines de milliers mobilisés contre son projet de modifier la Constitution à son avantage, que le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, s'est exprimé, dans la soirée du jeudi 30 octobre, sur la chaîne privée Canal 3.

Auparavant, alors que les manifestants hostiles au pouvoir faisaient le siège du palais présidentiel depuis la matinée à Ouagadougou, l'armée, prenant la main, avait elle-même annoncé, lors d'une conférence de presse, la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée nationale. Semblant évincer le président, le chef d'état-major des armées annonçait également la création d'un « organe de transition », chargé des pouvoirs exécutifs et législatifs et ayant pour objectif un retour à l'ordre constitutionnel « dans un délai de douze mois ». Sans dire qui en prendrait la tête. Lançant un appel au calme, il instaurait un couvre-feu.

GOUVERNEMENT DE TRANSITION

Blaise Compaoré n'est réapparu que plusieurs heures plus tard, dans une allocution à la télévision. Il a appelé à des pourparlers avec les acteurs politiques et invité à un gouvernement de transition, jusqu'à la fin de son mandat. Mandat à l'issue duquel il a affirmé qu'il céderait le pouvoir au président démocratiquement élu.

Il a cependant renoncé au projet de loi sur la révision de la Constitution, qui devait lui permettre de briguer un 5e mandat, élément déclencheur de cette révolte populaire sans précédent dans un pays d'Afrique.

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« Les manifestations violentes qui ont endeuillé et plongé notre peuple dans la stupeur n'honorent pas le “pays des hommes intègres”, mais j'ai entendu le message, je l'ai compris et pris la juste mesure des fortes aspirations de changement. »

LEVÉE DE L'ÉTAT DE SIÈGE

La situation ne semblait pas apaisée pour autant : quelques heures après cette allocution, un ténor de l'opposition, Bénéwendé Sankara, posait le départ du président du pouvoir comme un « préalable non négociable » :

« Pendant vingt-sept ans, Blaise Compaoré a roulé tout le monde dans la farine. Là, il est encore en train de duper, de ruser avec le peuple. »

Blaise Compaoré dirige ce pays pauvre du Sahel depuis 1987 et l'assassinat du capitaine Thomas Sankara, avec qui il avait pris le pouvoir quelques années auparavant. Il a déjà fait modifier par deux fois la Constitution pour se maintenir au pouvoir.

Depuis des mois, son gouvernement laissait croire qu'une nouvelle révision ferait l'objet d'un référendum. Depuis l'annonce d'un passage par la voie parlementaire, il y a une semaine, la mobilisation populaire ne faiblit pas contre ce que beaucoup considèrent comme un « coup d'Etat constitutionnel ». Mardi, des centaines de milliers de personnes – un million, selon l'opposition – étaient descendues dans la rue à Ouagadougou. Le gouvernement avait, jusqu'ici, autorisé les manifestations et s'était abstenu de les réprimer.

Jeudi, les manifestants ont été rejoints par des militaires, qui ont quitté leurs casernes.

L'état de siège décrété dans l'après-midi a été levé jeudi soir, selon un communiqué diffusé par la présidence. Toutefois, selon les témoignages des journalistes présents dans la capitale, l'armée appliquait le couvre-feu qu'elle a imposé à « l'ensemble du territoire de 19 heures à 6 heures ».

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