Gaza : l'ONU appelle à juger les responsables de crimes de guerre

Dans une résolution adoptée, à une écrasante majorité vendredi, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU appelle à juger les responsables de crimes de guerre à Gaza, lors de la guerre de l'été 2014.

Gaza : l'ONU appelle à juger les responsables de crimes de guerre

    Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a adopté vendredi une résolution appelant à juger tous les responsables des crimes de guerre commis pendant le conflit à Gaza à l'été 2014. La résolution, présentée par le Pakistan, a reçu l'appui de 45 pays, dont la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne. Seuls les Etats-Unis ont voté contre, et cinq pays, dont l'Inde et le Kenya, se sont abstenus.

    Cette résolution faite suite à la publication en juin du rapport de la commission d'enquête de l'ONU sur le conflit à Gaza, qui avait conclu à de «possibles crimes de guerre». La présidente de cette commission, Mary McGowan Davis, avait déclaré le 29 juin, que «les informations recueillies mettent en évidence de graves violations du droit humanitaire international et des droits de l'homme par Israël et par les groupes armés palestiniens, qui, dans certains cas, constituent des crimes de guerre».

    La résolution ne mentionne pas les auteurs de ces crimes mais «souligne qu'il est nécessaire de veiller à ce que tous les responsables de violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'Homme répondent de leurs actes aux moyens de mécanismes nationaux ou internationaux de justice pénale appropriés, équitables et indépendants».

    Le représentant d'Israël, Eviatar Manor, a vilipendé la résolution, accusant le Conseil d'être un «agent provocateur», alors que le représentant palestinien, Ibrahim Khraishi, s'est félicité du texte.

    Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU ne peut pas saisir la Cour pénale internationale

    Depuis que les Palestiniens ont ratifié le statut de Rome, la CPI est compétente pour poursuivre les crimes commis à Gaza. La décision revient à la procureure Fatou Bensouda, qui a ouvert en janvier un examen préliminaire pour savoir s'il y avait matière à enquête. Bien que le Conseil des droits de l'Homme n'ait pas le pouvoir d'ordonner une saisie de la CPI, la résolution adoptée exhorte Israéliens et Palestiniens à «coopérer pleinement avec l'instruction préliminaire de la Cour pénale internationale ainsi qu'avec toute enquête ultérieure qui pourrait être ouverte».