A picture taken on July 8, 2007 shows Iranian Reyhaneh Jabbari standing handcuffed at police headquarters in Tehran after she was arrested for the murder of a former intelligence official. Jabbari who is awaiting an impending death sentence for slaying of former intelligence official Morteza Abdolali Sarbandi, could be forgiven if "she tells the truth", the victim's son said on April 19, 2014 as a UN human rights monitor claims the crime was done in self-defence against a potential rapist.   AFP PHOTO/GOLARA SAJADIAN

Reyhaneh Jabbari , en juillet 2007, après son arrestation. La famille de la victime a refusé d'accorder son pardon, qui, selon la loi en vigueur en Iran, permet à un condamné à mort pour meurtre d'échapper à l'exécution et de purger une peine de prison.

AFP/Golara Sajadian

Les appels à la clémence n'ont pas été entendus. Reyhaneh Jabbari, Iranienne de 26 ans condamnée à mort pour le meurtre d'un homme qui l'avait, selon elle, agressée sexuellement, a été pendue samedi matin malgré les appels internationaux pour l'épargner, a rapporté l'agence officielle Irna.

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Amnesty International a immédiatement condamné la pendaison de la jeune femme, en la qualifiant de "nouvelle tache dans le bilan des droits de l'Homme de l'Iran" et d'"un affront à la justice".

Reyhaneh Jabbari, 26 ans, a été condamnée à mort en 2009 pour le meurtre, en juillet 2007, de Morteza Abdolali Sarbandi, un chirurgien et ancien employé du ministère des Renseignements, au terme d'un procès "partial" selon Amnesty.

Des aveux obtenus sous la contrainte, selon l'ONU

Un expert de l'ONU avait également affirmé en avril que la cour n'avait pas pris en compte toutes les preuves, et que les aveux de la décoratrice avaient été obtenus sous la contrainte.

Selon des "sources fiables" citées par cet expert, Morteza Abdolali Sarbandi aurait agressé physiquement et sexuellement la jeune femme qui, cherchant à se défendre, l'aurait poignardé avant de s'enfuir et d'appeler une ambulance.

Un meurtre prémédité, selon l'accusation

Mais la justice iranienne a balayé ces critiques: les éléments du dossier ont montré que "le meurtre était prémédité", a assuré le bureau du procureur de Téhéran dans un communiqué publié samedi.

Reyhaneh Jabbari a avoué "avoir acheté un couteau de cuisine (...) deux jours avant le meurtre" et l'a utilisé pour commettre le meurtre, selon le communiqué, ajoutant qu'elle avait frappé Abdolali Sarbandi dans le dos "ce qui montre qu'elle n'était pas en légitime défense".

Enfin, elle a "envoyé un SMS à un ami dans lequel elle dit je vais le tuer ce soir, ce qui montre que le meurtre était prémédité et que l'affirmation de défense contre un viol est sans fondement", poursuit le texte.

La famille de la victime a refusé d'accorder son pardon

Au cours des dernières semaines, la justice iranienne avait accordé plusieurs délais pour obtenir de la famille de la victime qu'elle accorde son pardon, ce qui, selon la charia (loi islamique), en vigueur en Iran, permet à un condamné à mort pour meurtre d'échapper à l'exécution et purger une peine de prison.

La famille d'Abdolali Sarbandi a exigé, selon les médias iraniens, que Reyhaneh Jabbari dise "la vérité" sur l'identité d'un autre homme présent au moment du meurtre pour accorder son pardon.

"Dans ses aveux, elle a déclaré qu'un homme était dans l'appartement au moment où mon père a été poignardé, mais elle refuse de donner son identité", avait déclaré Jalal, le fils de Morteza Abdolali Sarbandi, à la presse en avril.

"Si elle dit la vérité, elle sera pardonnée, sinon elle subira la loi du talion" et donc la pendaison, avait-il poursuivi.

Appels à la clémence

Des artistes et des personnalités de la société civile avaient appelé à la clémence, tout comme des organisations internationales des droits de l'Homme.

Sur la page Facebook créée en soutien à Reyhaneh Jabbari apparaît désormais le message "Repose en Paix" et des photos de la jeune fille lorsqu'elle était encore enfant.

En 2013, au moins 500 personnes ont été exécutées en Iran, en majorité pour des affaires de drogue, selon l'ONU.

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