Au fil du Danube bleu : trois capitales en cinq jours à bord du «Vivaldi»

Au fil du Danube bleu : trois capitales en cinq jours à bord du «Vivaldi»

    Le « Vivaldi » est prêt à lever l'ancre. Direction Budapest, après une nuit au port fluvial de Vienne en Autriche. Les passagers reviennent d'une excursion express en autocar dans la ville. Le programme, au pas de charge et en seulement trois heures, a tout de même permis de voir l'essentiel, de « sentir » l'ambiance de l'ex-capitale de l'empire austro-hongrois, son boulevard circulaire qu'on appelle le Ring, le palais de la Hofburg, les façades Sécession et la cathédrale Saint-Etienne. L'heure est désormais à la navigation â?? une petite quinzaine d'heures pour parcourir les près de 300 km qui séparent les deux capitales â?? et à la détente. La table du déjeuner est dressée et l'équipage, en grande majorité hongrois, est aux petits soins des nombreux passagers.

    Le navire, tout en longueur, est étroit mais file à allure retenue, 20 km/h au maximum, tout en fluidité sur le Danube. Qu'importe si le ciel gris ce jour-là empêche d'admirer les reflets bleus du fleuve. La connexion wi-fi est restée à la ville. La nonchalance s'impose. Et c'est un bonheur que d'être obligé de ralentir sa cadence. On feuillette des magazines dans un fauteuil du petit bar à l'avant du bateau. On s'aventure sur le toit soleil pour admirer les rivages, parsemés de cabanes de pêcheurs sur pilotis.

    Bercé par le ronron des moteurs

    Après le dîner, musique et danse dans le bar lounge. Rien de trop guindé toutefois sous les dorures plastifiées du plafond, un rien clinquant mais parfaitement raccord avec le style qu'un bateau de croisière se doit d'arborer. Pas de « soirée du commandant » ou de folklore poussif à la façon « Croisière s'amuse ». Et pourtant, on s'amuse rapidement sur la petite piste de danse grâce à Lazlo qui, tel un Charlie Oleg hongrois, s'impose en maestro du piano électrique capable de jouer à la demande n'importe quel rock, tango, paso- doble ou valse (de Vienne bien sûr).

    Le quai hongrois est encore à quelques heures de navigation. Il n'est pas encore minuit mais la grande majorité des passagers, tous ou presque retraités, ont déjà filé dans leurs cabines. Bercé par le ronron étouffé des moteurs, on pense déjà à la prochaine étape, Budapest, Perle du Danube, son majestueux Parlement, ses façades Art nouveau et ses bains séculaires où les parties d'échecs se devinent dans les vapeurs chaudes. Le temps d'une journée de visite, en autocar ou à la carte, et il sera temps de rebrousser chemin pour, cette fois, faire une pause à Bratislava, l'autre capitale danubienne qui accueillera le « Vivaldi ».