En Egypte, les mouvements salafistes n'ont pas réussi à mobiliser contre le gouvernement d'Abdel Fattah Al-Sissi, vendredi 28 novembre, mais les quelques défilés organisés dans le pays ont été violemment réprimés. Deux personnes ont été tuées au Caire dans des heurts entre les forces de l'ordre et des manifestants.
Au total, 145 personnes ont été arrêtées – la plupart avant le début des rassemblements – et huit petites bombes ont été désamorcées par des artificiers. Selon le ministère de l'intérieur égyptien, la plupart des personnes arrêtées sont des « membres des Frères musulmans », « soupçonnés de vouloir organiser des manifestations violentes ».
Les Frères musulmans, qui avaient annoncé « soutenir » les appels à manifester des salafistes, avaient pourtant demandé à leurs partisans de le faire « pacifiquement », comme ils l'affirment pour chaque manifestation. Seules quelques marches regroupant des dizaines d'islamistes ont eu lieu en début d'après-midi, avant d'être rapidement dispersées.
MULTIPLICATION DES ATTAQUES VISANT LA POLICE
Depuis la chute de Mohamed Morsi, le nouveau pouvoir mène une répression implacable contre les partisans du premier président élu démocratiquement en Egypte, notamment sa confrérie des Frères musulmans, décrétée « organisation terroriste », mais aussi contre toute opposition laïque et libérale, en interdisant notamment les manifestations.
En retour, les attaques et attentats visant l'armée et la police se sont multipliés – tuant des centaines de membres des forces de l'ordre selon le gouvernement. Vendredi, un colonel de l'armée a été tué par balle par des inconnus au Caire.
15 000 FRÈRES MUSULMANS OU SYMPATHISANTS EMPRISONNÉS
Après le coup de force de l'armée contre Morsi, au lendemain de manifestations de millions d'Egyptiens qui réclamaient son départ, plus de 1 400 manifestants islamistes ont été tués par la police et l'armée, essentiellement au Caire, et plus de 15 000 Frères musulmans ou sympathisants ont été emprisonnés.
Des centaines ont été condamnés à mort dans des procès de masse expédiés en quelques minutes et qualifiés par l'Organisation des nations unies de « sans précédent dans l'histoire récente ». Abdel Fattah Al-Sissi, l'ex-chef de l'armée tombeur de Morsi en juillet 2013, a été élu président en mai dernier après avoir éliminé toute opposition, islamiste puis libérale et laïque. Le pouvoir a interdit toute manifestation qui ne serait pas préalablement « autorisée » par le ministère de l'intérieur.
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