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Les câbles sous-marins, ces autoroutes du Web prisées par les espions

Le câble ACE, ici installé à Libreville au Gabon, fait partie des câbles surveillés par la France, d'après L'Obs. -/AFP

Une enquête de l'hebdomadaire L'Obs sur les pratiques de la DGSE montre l'appétence de l'agence pour les câbles sous-marins. La quasi-totalité du trafic Internet transite par ce réseau.

Le fond des océans, ce «Monde du silence» décrit par le commandant Cousteau, attire pourtant les oreilles des services de renseignement. Une enquête de L'Obs révèle les pratiques de la France en la matière, et montre que les oreilles françaises s'intéressent particulièrement aux câbles sous-marins de transmission de données.

Le réseau sous-marin est aussi appelé «colonne vertébrale d'Internet». Plus de 99% du trafic Internet transite par ces câbles de quelques centimètres de diamètre. Ils sont une solution plus rapide et moins coûteuse que les satellites. Certains d'entre eux sont de taille modeste - comme ceux qui relient la Corse et le continent. D'autres font près de 20000 kilomètres de long. Ce sont ces longs câbles internationaux qui intéressent le renseignement français.

Pour dérouter les données qui transitent par ces autoroutes numériques, les agents de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) ne plongent pas à vingt mille lieues sous les mers. Sur les littoraux français, plusieurs stations servent de points d'atterrissage aux câbles sous-marins. Pour surveiller les communications qui transitent par ces câbles, la DGSE ont placé des «mouchards» sur les relais présents sur le territoire, selon l'enquête de L'Obs. À Marseille, le câble SeaMeWe-4 qui court du Maghreb à l'Asie du Sud-Est est concerné. Le câble transatlantique TAT-14 est, lui, surveillé du côté de Saint-Valéry dans la Somme. Le câble ACE, qui couvre toute la façade Ouest de l'Afrique, est écouté à Penmarc'h en Bretagne, toujours d'après L'Obs.

L'hebdomadaire affirme que cet espionnage s'est fait avec la participation d'Orange et d'Alcatel-Lucent. L'opérateur téléphonique est propriétaire et gestionnaire des infrastructures françaises et fait partie du consortium en charge de la gestion des câbles qui transitent par la France. Alcatel-Lucent est le numéro un de la construction de câbles sous-marins.

Méthodes similaires à celles de la NSA et du GCHQ

Les révélations de L'Obs rappellent celles du Guardian sur les pratiques de la NSA et du GCHQ, les agences de renseignement américaine et britannique. Avec son programme Tempora, l'agence du Royaume-Uni espionnait à grande échelle les données qui transitaient par son territoire. L'île britannique accueille un grand nombre de câbles, plus important que ceux qui transitent par la France. L'agence profitait donc de cette situation pour surveiller secrètement le contenu d'une part importante du trafic Internet, afin d'obtenir des informations ensuite transmises à ses partenaires des «Five Eyes».

La NSA, homologue américaine du GCHQ, n'est pas en reste. L'agence de renseignement a tenté de surveiller les câbles sous-marins à distance. L'agence a pénétré, en 2013, dans le réseau interne du consortium d'entreprises responsables du câble SeaMeWe-4, celui-là même qui va de Marseille à l'Asie du Sud-Est. L'agence s'est introduite grâce à une opération de phishing (hameçonnage) sophistiquée. À l'époque des révélations, Orange avait annoncé se constituer partie civile.

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6 commentaires
  • Bretzel68

    le

    Pas vu... Pas prit !

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