Villejuif : l'enquête se resserre sur les complicités de Ghlam

Trois hommes ont été arrêtés, soupçonnés d'avoir aidé l'étudiant algérien dans son projet d'attentat contre au moins une église de Villejuif.

Source AFP

Devant une église de Villejuif, le 26 avril 2015.
Devant une église de Villejuif, le 26 avril 2015. © AFP

Temps de lecture : 3 min

Une semaine après l'attentat évité contre au moins une église de Villejuif (Val-de-Marne), l'enquête se concentre sur les complicités dont semble avoir bénéficié Sid Ahmed Ghlam, notamment de la part de trois hommes arrêtés ce week-end. Au fil de leurs investigations, les enquêteurs ont acquis la conviction que l'étudiant algérien de 24 ans, mis en examen et écroué vendredi, n'a pu agir seul, notamment pour mettre la main sur l'important arsenal nécessaire à l'exécution de son projet d'attentat djihadiste.

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"Il est trop tôt pour savoir si on est dans le cadre simplement de l'association de terroristes malfaiteurs criminels ou si c'est véritablement de la complicité", a déclaré lundi matin le procureur de Paris François Molins sur Europe 1 à propos des trois hommes placés en garde à vue ce week-end. Mais ces gardes à vue confirment que le suspect "est passé à l'acte à la suite d'instructions données vraisemblablement de Syrie et pour le compte d'organisations terroristes", a-t-il dit sur France Info. Sid Ahmed Ghlam "a agi en bénéficiant d'une aide qui s'est traduite par des véhicules et de la fourniture d'armement", a-t-il ajouté.

Voiture

Les investigations ont montré que c'était sur instruction de commanditaires que Sid Ahmed Ghlam avait trouvé la clé d'une Renault Mégane volée, à l'intérieur de laquelle se trouvait tout ou partie des armes, retrouvées après son arrestation fortuite le 19 avril. L'importance de l'arsenal - quatre fusils d'assaut kalachnikovs, un pistolet, un revolver, un gilet pare-balles, un gilet tactique - amène les enquêteurs à s'interroger sur la volonté de Sid Ahmed Ghlam d'attaquer seul ou avec des complices.

Cette voiture, retrouvée le mercredi 22 par la police à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), a été passée au peigne fin par la police technique et scientifique. Sur le bouton des essuie-glaces de la Mégane a été retrouvé l'ADN d'un homme de 33 ans, inscrit au Fichier national des empreintes génétiques (Fnaeg). Interpellé samedi matin à Colombes (Hauts-de-Seine), il était toujours entendu lundi par les enquêteurs, qui cherchent à déterminer s'il a garé la voiture à l'endroit indiqué par les commanditaires.

ADN

Son empreinte génétique a également été retrouvée dans le studio qu'occupait Ghlam dans une résidence universitaire du 13e arrondissement de Paris. C'est également dans ce studio qu'a été prélevé sur une brosse à cheveux l'ADN d'un homme de 32 ans, interpellé dimanche à son domicile de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Selon une source proche du dossier, Sid Ahmed Ghlam "a déclaré aux enquêteurs avoir hébergé cet homme une ou deux nuits avant son arrestation".

Le troisième suspect, interpellé dimanche, est le gérant d'un garage de Pierrefitte (Seine-Saint-Denis), âgé de 33 ans. "Il apparaît dans les correspondances électroniques cryptées de Sid Ahmed Ghlam avec ses commanditaires. Ces derniers lui auraient dit de se rendre dans ce garage pour y acheter une voiture, chose qu'il n'a pas faite", a expliqué une source proche de l'enquête. De son côté, selon ses avocats, Sid Ahmed Ghlam conteste vigoureusement les faits qui lui sont reprochés, notamment l'assassinat le 19 avril à Villejuif d'Aurélie Châtelain, 32 ans, retrouvée morte dans sa voiture.

Cette affaire intervient moins de quatre mois après les attentats de Paris qui ont coûté la vie à 17 personnes, assassinées par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly. Depuis le début de l'année, 39 enquêtes judiciaires antiterroristes ont été ouvertes et 35 personnes mises en examen, a indiqué au Parisien de lundi la ministre de la Justice Christiane Taubira. Au total, 125 procédures judiciaires concernant des dossiers terroristes en lien avec la Syrie sont ouvertes en France. Quelque 166 personnes ont été mises en examen dans le cadre de ces procédures et 113 d'entre elles placées en détention provisoire, a détaillé la chancellerie. Par ailleurs, 173 magistrats et acteurs de la lutte antiterroriste en provenance de 34 pays étaient rassemblés lundi à Paris pour une rencontre visant à renforcer la coopération judiciaire internationale.

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Commentaires (2)

  • olicasa

    En ligne avec ces terroristes, lâches et sans aucune envergure...

  • Abner de Sabatier

    L’analyse de Marc Crapez, chercheur en science politique, sur les réactions du Président de la république et du Premier ministre
    « Il faut distinguer, dit-il, les positions respectives de Hollande et de Valls. Le président de la république applique dogmatiquement une variante du « ni oui, ni non », qui consiste à ne nommer ni les musulmans ni les chrétiens. Sa seule audace fut donc de dire : « une cible était une église ». Comme si cela avait été une cible parmi d’autres !
    Le premier ministre, de son côté a parlé d’attentats « évités » (et non pas déjoué) et a distinctement défendu les chrétiens. Du coup, il a jugé prudent de ne désigner que le terrorisme tout court, au lieu du terrorisme islamiste comme il l’avait fait en janvier. Courageux mais pas téméraire… Il faut dire que l’extrême-gauche l’a aussitôt accusé de déroger à la laïcité. Valls vient aussi de marquer son souci de réconciliation en exprimant sa sollicitude pour le drame des chrétiens d’Orient. »