La mort brutale de la danseuse laisse sa ville sous le choc

La mort brutale de la danseuse laisse sa ville sous le choc

    « Belle », « rayonnante », « talentueuse » et « perfectionniste ». Aurélie Châtelain laissera à son entourage le souvenir d'une jeune femme pleine de vie, à l'avenir prometteur. Un destin brutalement anéanti le week-end dernier, à 200 km de chez elle à Villejuif.

    Domiciliée à Caudry (Nord), une ville de 15 000 âmes proche de Cambrai, cette maman de 33 ans s'était inscrite à un stage de pilates â?? de la gymnastique douce â?? organisé dans un hôtel de Villejuif durant quatre jours à compter de dimanche. Elle n'y aura jamais mis les pieds. Son corps a été découvert peu avant 9 heures dans sa voiture en flammes. Ce sont des pompiers qui, alertés par des passants ayant vu de la fumée dans un Renault Scénic, ont fait la macabre découverte dans cette rue située derrière l'institut de cancérologie Gustave-Roussy.

    L'autopsie pratiquée hier révèle qu'Aurélie Châtelain a succombé à ses blessures par balle. Trois impacts avaient été relevés au niveau de son épaule droite. Quant à l'incendie de son véhicule, il a été provoqué par la surchauffe d'un ordinateur portable branché sur l'allume-cigare.

    Au lendemain du drame, tous ceux qui ont croisé le sourire éloquent de la professeure de fitness ont dit leur stupéfaction. « C'était un véritable rayon de soleil, indique la mairie de Caudry, où elle vivait seule avec sa fille de 5 ans. Elle était débordante d'énergie, pétillante. [...] Elle virevoltait de grâce au rythme de la musique. » La « cité de la dentelle » pleure également son ancienne conseillère municipale, élue sous le précédent mandat sur une liste de droite, et une enfant du pays « particulièrement investie » dans le monde associatif. « C'est affreux, confie à La Voix du Nord Martine Dauchet, présidente de Fitness GEA, au sein de laquelle intervenait celle que l'on surnommait Lilly. Elle avait plein de projets, elle avait décidé de se lancer dans sa passion, la danse et le sport. Elle voulait passer d'autres formations encore. On était content pour elle. On se disait même qu'elle irait loin... »

    Une marche blanche prévue dimanche dans le Nord

    « Pourquoi ? s'interroge Eric Bernard, directeur d'un centre social de la ville où elle avait été animatrice pour les 11-17 ans de 2002 à 2007. A notre niveau, on ne comprend pas qu'elle puisse avoir un ou une ennemie », lâche-t-il abasourdi. Titulaire d'un CAP petite enfance, Aurélie Châtelain avait également travaillé jusqu'à octobre dernier dans la crèche locale qui emploie 15 salariés. Là encore, « ça a été le choc. C'est un fait inimaginable, impensable », selon Sylvie Poix, la responsable. Le père d'Aurélie Châtelain martèle qu'il ne lui connaît « que des amis ». Elle était séparée du père de sa fille depuis plusieurs années et avait, semble-t-il, gardé de bonnes relations avec lui. Au chômage, elle avait quitté Caudry samedi soir et passé une nuit dans un hôtel de Clamart (Hauts-de-Seine) samedi. Elle avait d'ailleurs prévenu sa famille et ses amis sur les réseaux sociaux de son arrivée.

    Une marche blanche, annoncée sur la page Facebook créée en son hommage, est prévue dimanche à Caudry. L'enquête pour homicide volontaire est menée par la brigade criminelle.