VIDEO. OGM, pesticides : des milliers de manifestants contre Monsanto à Paris

Dans le cadre d'une mobilisation mondiale, des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Paris samedi contre  le producteur de semences Monsanto. Une vingtaine de villes françaises comme Lyon, Toulouse, Dijon mais aussi Amiens ou Grenoble se

VIDEO. OGM, pesticides : des milliers de manifestants contre Monsanto à Paris

    Entre 2000 et 3000 personnes se sont mobilisées à Paris samedi après-midi contre le géant de la biotechnologie agricole Monsanto, et contre les OGM, dans le cadre d'une mobilisation mondiale.

    A l'appel de collectifs citoyens et de nombreuses associations comme Greenpeace, le collectif «Alternatiba» ou «stop Tafta», le cortège est parti vers 16 heures de la place Denfert-Rochereau. Batukada, musique avec des percussions traditionnelles du Brésil, et fanfare ont accueilli les nombreux manifestants dont l'arrivée était prévue, place Joffre, devant le Monument pour la Paix.

    Les manifestants ont défilé derrière la banderole «Paris marche contre Monsanto», scandant notamment «Vade retro Monsanto», «Monsanto non, ma santé oui» ou encore «Des OGM ? on n'en veut pas ! ».

    Des appels à manifester avaient été lancés dans 35 villes françaises au total, mais également dans de nombreuses villes à travers le monde (plus de 400 dans une quarantaine de pays).

    A Rennes, environ 1.400 personnes, selon la police, ont manifesté dans le centre-ville, dans un cortège coloré réunissant des personnes de tous âges, au son de roulements de tambour. «Envie d'un petit suicide collectif? Ayez le réflexe Roudup», proclamait notamment une pancarte, au-dessous d'une tête de mort en carton, allusion à l'herbicide Roundup, produit-phare de Monsanto.

    1.400 personnes ont également défilé à Nantes et 1.600 à Lorient où les manifestants, partis du centre-ville, ont rejoint le port de commerce de Kergroise, l'une des portes d'entrée du soja transgénique en France.

    A Toulouse, plusieurs dizaines de manifestants ont envahi samedi le rayon jardinerie d'un hypermarché près de Toulouse, pour en retirer les flacons d'herbicides - tel le Roundup.

    A Strasbourg, entre 800 et un millier de manifestants se sont rassemblés devant le Parlement européen, avant de se coucher sur le sol pour observer une minute de silence devant le Conseil de l'Europe, «en hommage aux victimes existantes et à venir empoisonnées par les pesticides», selon l'un des organisateurs.

    Trois cent personnes ont également manifesté à Tours. A Lyon, la manifestation qui rassemblait environ 500 personnes a démarré en début d'après-midi, derrière la banderole «Marche contre Monsanto». Le cortège arborait de nombreuses affiches colorées et des petits panneaux tournant en dérision des sigles ou moquant les firmes agrochimiques : «Monsanto=Céréale$ killer», «Monsanto= empoisonnement durable», «Organisation Génératrice Malbouffe»...

    «C'est un rassemblement citoyen pour montrer que des alternatives sont possibles et qu'il y a urgence à changer de manière de consommer. On est là pour montrer aussi qu'on les regarde (les firmes comme Monsanto, ndlr)», a souligné Barbara Agneray, un des porte-parole de la marche.

    Portant un carton indiquant «53% du marché des semences détenu par 3 multinationales: Monsanto, DupontPionner, Syngeta», Sandre défilait avec des amis de l'association «Conscience et Impact écologique» pour défendre «une meilleure agriculture» et montrer qu'«il n'y a pas une seule agriculture possible». Avec ses amies Claire et Solene, il veut contrer «la logique productiviste» et défendre «la biodiversité».

    Selon un autre manifestant, membre du mouvement Colibris (organisation écologiste créée sous l'impulsion de Pierre Rabhi, ndlr), le défilé «est un message pour le respect de l'environnement» et «éviter la paralysie des sols et la destruction massive par la chimie».

    «Monsanto, c'est comme Coca Cola ou MacDo, ils commencent à régresser légèrement, c'est le début de la fin d'un système qui arrive à bout avec la crise, les gens ne peuvent plus payer (les semences notamment, ndlr). On est au summum d'un système aberrant», a estimé Jean-Claude May, fonctionnaire.

    «Lancé en 2013 par la mouvance Occupy, la Marche mondiale contre Monsanto se réclame d'une dynamique citoyenne, autogérée par les groupes qui s'en emparent localement», selon le collectif citoyen les Engraineurs et Combat Monsanto.

    Selon un communiqué «les citoyens du monde entier, dans une cinquantaine de pays et une vingtaine de villes françaises, marcheront contre Monsanto et consorts, multinationales des OGM et des pesticides «pour une agriculture respectueuse de la santé des travailleurs, des consommateurs et des générations futures, pour un nouveau modèle agricole respectueux de l'environnement».