Méthanisation : des agriculteurs acteurs

  • Deux agriculteurs-éleveurs, utilisateurs et engagés.
    Deux agriculteurs-éleveurs, utilisateurs et engagés. Photo J.P.
Publié le , mis à jour
Josiane Pomès

L'unité de méthanisation sur le territoire de Montaner est un projet issu de la rencontre, il y a 3 ans, de la communauté de communes Vic-Montaner avec la société Eneria, «acteur incontournable du développement des énergies renouvelables».

Compte tenu de l'engagement de la collectivité territoriale dans la logique du Grenelle de l'environnement (conf. le réseau chaleur bois énergie), et de sa compétence développement économique, l'accompagnement du projet s'est concrétisé par la vente du terrain pour l'implantation de l'usine sur la zone artisanale du Louët. Si la conduite du dossier de l'usine de méthanisation n'est pas un long fleuve tranquille, avec des expressions affirmées à la fois d'oppositions et de leur contraire, le point de vue d'agriculteurs-éleveurs donne un éclairage concret.

Ainsi, Christian Adolphe et Christian Manauthon, éleveurs à Saint-Lézer, respectivement de canards et de bovins, ont-ils confié en quoi le projet les intéresse et pourquoi ils n'en seront pas seulement utilisateurs mais aussi acteurs.

Un rappel : la méthanisation transforme les sous-produits agricoles (effluents d'élevages et sous-produits des industries agroalimentaires) en électricité et chaleur. Côté industriel, l'entreprise Eneria a créé une société dédiée (Bio Énergie Val d'Adour, Beva) pour ce projet. Côté utilisateurs, les agriculteurs se sont regroupés en un syndicat, Agrivalmont, pour être réellement impliqués : élus délégués à Beva, ils siégeront au conseil d'administration et pourront négocier notamment les contrats d'approvisionnement des effluents.

L'intérêt des agriculteurs ?

Aujourd'hui, les éleveurs stockent leurs lisier, et, à la fin de l'hiver, épandent les effluents dans les champs (hors les odeurs induites ressenties comme une nuisance par le voisinage, la concentration de stockage et de travail induisent des désagréments.

L'intérêt est donc : d'éviter ces épandages gênants, de réduire les investissements de stockage de lisier (la mise aux normes des installations existantes est ruineuse!), de libérer le travail des éleveurs, et faciliter l'implantation de jeunes agriculteurs en réduisant les coûts d'investissement.

L'intérêt le plus général possible

Du site choisi ? Éloigné d'habitations et bien desservi par des routes départementales, au centre des zones de productions porcines, bovines et canards.

De l'impact environnemental ? Réduction de l'épandage des lisiers sur des milliers d'hectares. De l'impact territorial ? Création attendue de 15 à 20 emplois directs et d'une dizaine indirects. Des craintes exprimées ? Les effluents seront collectés par camions-citernes étanches (a-t-on vu du lait ou du vin sur les routes ?)

Le trafic de 30 camions par jour supplémentaire se substituera aux transports pour épandage, et, il faut se souvenir que 2.800 véhicules empruntent la RD 8 vers Pau et 1250 la RD 202 vers Ger.

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Les commentaires (1)
Ubu2 Il y a 9 années Le 25/10/2014 à 10:52

"la mise aux normes des installations existantes est ruineuse!"

Qui élabore les normes ?
Quel que soit le domaine (hôtellerie, entreprises, habitat...) ceux qui élaborent les normes (sous prétexte souvent de sécurité, de réchauffement climatique, de pollution...) oublient de prendre en compte les conséquences économiques.
Elles semblent vouloir favoriser l'essor des entreprises du BTP mais, en fait pour enrichir les uns, elles appauvrissent les autres.
Nos parlementaires devraient se soucier de ceux qui les élisent et un peu moins des lobbies.
Les mesures doivent être équilibrées.