Meurtre de Chloé à Calais : chagrin, colère et parfois haine à la marche blanche

Chagrin, colère, parfois haine. Ce sont des sentiments très mélangés qu'ont témoigné ce samedi après-midi les centaines de personnes qui se sont rendues à Calais (Pas-de-Calais) pour une marche blanche en hommage à la petite Chloé, froidement tuée trois jours auparavant. Vers 15 heures, le cortège d'environ 2 500 personnes a quitté d'un pas vif le théâtre de la ville pour passer devant le beffroi de la mairie puis rejoindre l'aire de jeux où la fillette de 9 ans a été kidnappée, avant d'être violée et étranglée dans un bois.

«Tu n'es plus là mais tu occupes toutes nos pensées. Ton absence, si douloureuse, est présente. Nous bénissons le jour où nous allons te retrouver», a lu la présidente de l'amicale Balzac de danse dont faisait partie Chloé, Nathalie Millien, en arrivant sur le dernier lieu où la fillette a souri. «La passion de Chloé était la danse, elle avait la joie de vivre en elle», a-t-elle poursuivi devant la mère endeuillée.

Tristesse et incompréhension

Visiblement meurtrie par le chagrin, Nathalie Millien a salué les élans de générosité des Calaisiens à l'égard de la famille. Dans le cortège et dans plusieurs commerces, des urnes récoltent des dons qui lui seront versés. Cette fois, la marche blanche organisée par l'association a réuni moins de monde que celle de jeudi, suivie par 5 000 personnes. Mais l'émotion était tout aussi forte. «Il était très important pour moi de venir avec ma famille», a expliqué une mère d'une trentaine d'années, en pleurs. «L'enfant, c'est l'innocence. Comment peut-on vouloir leur faire du mal?»

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Dans la foule, de nombreux enfants sont là. Et aux côtés de la maire de Calais, Natacha Bouchart, Miss France, Camille Cerf, originaire de la ville. Sur les toboggans de l'aire de jeux, des dizaines de roses blanches, des dessins d'enfants, des poésies mais également certains messages haineux à l'encontre du meurtrier présumé... Certains voisins ont même relancé l'idée du rétablissement de la peine de mort pour de tels crimes. Beaucoup de Calaisiens ne comprennent pas que le meurtrier présumé, un Polonais de 38 ans, ait pu se retrouver sur le sol français alors qu'il était interdit de territoire après des condamnations.

(Miss France, Camille Cerf, originaire de Calais, est venue rendre hommage à Chloé. Photo AFP/PHILIPPE HUGUEN)

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Sans interférer dans l'enquête, le Premier ministre, Manuel Valls, a également manifesté son soutien en écrivant lui-même un message sur Twitter: «En union de pensée avec les parents et les proches de Chloé rassemblés à la marche blanche de Calais.»

Mercredi matin, les funérailles de Chloé devraient susciter à nouveau une grande émotion en l'église Saint-Pierre de Calais.

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