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EDF porte plainte après des vols de drones au-dessus de ses centrales

La sécurité des centrales nucléaires est en question. WINFRIED ROTHERMEL/ASSOCIATED PRESS

INFOGRAPHIES - Depuis le début du mois d'octobre, au moins 7 centrales nucléaires ont vu des drones survoler leur espace aérien. Ces opérations, formellement interdites par la loi, ne représentent «pas de menace significative» selon l'armée de l'Air. Greenpeace «nie toute implication».

Sept centrales nucléaires, dont une en déconstruction, ont été survolées par des drones en octobre, «sans conséquences sur la sûreté ni le fonctionnement des installations» a annoncé EDF mercredi 29 octobre. Le premier survol «d'un aéronef assimilable à un drône» a été détecté le 5 octobre au-dessus de la centrale en déconstruction de Creys-Malville, dans l'Isère. Les autres survols ont été signalés dans l'est et le sud-est, ainsi que sur le site du Blayais en Gironde. Plusieurs sites du Commisariat à l'énergie atomique (CEA), dont celui de Saclay, ont également été survolés par des drones, selon des informations obtenues par Le Figaro.

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L'armée de l'Air, qui enquête sur ces vols de drones, estime que «la menace n'a pas augmenté de façon significative». «Nous sommes dans une phase d'investigation», a précisé le porte-parole de l'armée de l'Air, le colonel Jean-Pascal Breton. «Nous devons vérifier ce qui a été déclaré par les personnes qui ont vu ces drones, et qui sont souvent des gens des centrales». Les drones évoqués par les témoins «sont des mini-drones», «en vente dans le commerce», a souligné le colonel, selon qui, vu la taille de ces engins, «il n'y a pas de menace avérée contre les installations en elles-mêmes».

EDF se veut également rassurante: «Nous n'avons aucune crainte vis-à-vis d'un drone survolant nos installations. Ces objets ne sont pas susceptibles d'endommager quoi que ce soit par leur chute ou tout objet qu'ils lâcheraient. On est en deçà de ce qui est prévu dans le dimensionnement de nos installations».

Comme le CEA, l'entreprise a toutefois porté plainte. La législation française interdit formellement le survol d'une centrale nucléaire dans un périmètre de 5 kilomètres ainsi qu'en dessous de 1000 mètres d'altitude. Le risque terroriste exige en effet une protection importante de l'espace aérien des centrales, surveillé par l'armée de l'air dans le cadre d'un protocole avec EDF.

Plusieurs centrales survolées le 19 octobre

Greenpeace affirme qu'EDF minimise l'événement, car selon les informations dont dispose l'ONG, le survol de ces centrales aurait commencé dès le 14 septembre et aurait continué jusqu'à lundi dernier. Greenpeace, qui avait déjà réalisé le survol d'une centrale dans le passé, a toutefois fermement nié «toute implication» dans ces opérations à répétition. Yannick Rousselet, spécialiste nucléaire au sein de l'ONG, a affirmé jeudi matin sur Europe 1 que «lorsque Greenpeace fait quelque chose, il le revendique toujours, il agit à visage découvert. Si c'était nous, nous le dirions car il y a vraiment un enjeu de sécurité nationale».

«C'est une histoire qui est évidemment inquiétante», a martelé M. Rousselet. L'inquétude provient notamment de la concomitance de certains de ces événements: le 19 octobre, plusieurs centrales, distantes de quelques centaines de kilomètres, ont ainsi été survolées, laissant supposer que ces opérations ne sont pas le fruit du hasard. Mais pour l'heure l'organisation qui a coordonné ces événements reste inconnue.

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