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Peut-on faire des révélations sur la fille du premier ministre australien ?

Freya Newman avait dévoilé que la fille du premier ministre avait bénéficié d'une bourse d'études gardée secrète de 40 000 euros. Elle est accusée d'« intrusion dans un système de données ».

Le Monde

Publié le 23 octobre 2014 à 15h38, modifié le 23 octobre 2014 à 18h32

Temps de Lecture 2 min.

Le premier ministre Tony Abbott est soupçonné d'avoir fait obtenir une bourse de 40 000 euros à sa fille dans des conditions peu claires.

Freya Newman, 21 ans, est au cœur d'un vaste débat politique en Australie. La jeune femme, ancienne bibliothécaire à temps partiel dans une école de design de Sydney, comparaissait jeudi 23 octobre devant le tribunal de Sydney pour répondre d'« intrusion dans un système de données » – ou piratage. Il lui est reproché d'avoir pénétré sans autorisation dans la base de données répertoriant les étudiants de l'école. Mais, si l'affaire fait grand bruit, c'est surtout en raison de ce que la jeune femme a découvert dans ce fichier : une bourse d'études de 60 000 dollars australiens (40 000 euros), qui n'avait pas été rendue publique, attribuée secrètement à... France Abbott, la fille du premier ministre.

La jeune femme avait alors contacté le site indépendant et engagé New Matilda, qui avait publié les documents. Freya Newman, qui a plaidé coupable pour l'intrusion dans un système de données, risque jusqu'à deux ans de prison. La décision du tribunal est attendue pour le 25 novembre, mais, si le ministère public a demandé sa condamnation, il est peu probable qu'elle se voit infliger une lourde peine – en fait de piratage, Freya Newman avait simplement utilisé les identifiants de connexion d'un collègue.

Série de révélations

Les poursuites contre Freya Newman ont relancé un vaste débat politique sur la manière dont l'Australie traite ses « lanceurs d'alerte » et ses journaux. En juillet, WikiLeaks – dont le fondateur, Julian Assange, est australien et s'était présenté aux élections législatives – avait révélé que les médias du pays avaient été ciblés par un « gag order », une ordonnance secrète leur interdisant de révéler un important scandale de corruption. L'ordonnance interdisait aux médias d'évoquer le rôle présumé de 17 personnes dans ce scandale qui implique une filiale de la Banque centrale australienne et des chefs d'Etat et de gouvernement de plusieurs pays d'Asie du Sud-Est, dont la Malaisie et le Vietnam.

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A la même période, le gouvernement australien avait préparé un projet de loi visant à punir de lourdes peines de prison – jusqu'à dix ans – les lanceurs d'alerte. Le texte, très critiqué par la presse internationale et par les organisations de défense des libertés, était conçu de manière suffisamment large pour qu'il puisse également s'appliquer aux journalistes utilisant les révélations de lanceurs d'alerte. 

Une « guerre contre les lanceurs d'alerte »

Le sujet est d'autant plus sensible en Australie que plusieurs scandales de société majeurs ont été révélés par des lanceurs d'alerte. En 2013, des révélations d'un ancien salarié d'un centre de détention pour migrants situé sur l'île de Manus avaient mis au jour un vaste système de mauvais traitements et de violences sexuelles contre des demandeurs d'asile.

La semaine dernière, New Matilda avait également publié des courriels violemment racistes et misogynes envoyés par un professeur de l'université de Sydney, Barry Spurr. M. Spurr, qui a été suspendu de son poste d'enseignant, a porté plainte contre le site d'information – et obtenu que ce dernier ne publie pas de nouveaux courriels, avant de retirer sa plainte.

Le cas de Freya Newman a déclenché une vaste campagne de défense de la jeune femme, incluant une pétition et le soutien des écologistes australiens. Plusieurs intellectuels et défenseurs des droits de l'homme australiens ont également appelé à la relaxe de la jeune femme. « La guerre de l'Australie contre les lanceurs d'alerte doit cesser », écrivait par exemple le journaliste de la BBC Antony Loewenstein dans une tribune sur le Guardian

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