Aldo Naouri : « Une loi contre la fessée ? Scandaleux »

Bien qu'il soit hostile au châtiment physique, le célèbre pédiatre s'indigne que l'Europe puisse obliger la France à légiférer sur ce sujet. Interview.

Par Émilie Lanez

Les châtiments corporels doivent-ils être bannis de l'éducation ?
Les châtiments corporels doivent-ils être bannis de l'éducation ? © LOIC VENANCE / AFP

Temps de lecture : 1 min

Le pédiatre, père de trois enfants - dont la romancière Agnès Desarthe -, estime que les châtiments corporels doivent être bannis de l'éducation. En revanche, il ne comprend pas l'obstination du Conseil de l'Europe à obliger la France à réglementer la vie des parents.

Le point du soir

Tous les soirs à partir de 18h

Recevez l’information analysée et décryptée par la rédaction du Point.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Le Point.fr : Peut-on se passer de fessée ?

Aldo Naouri : Oui, tout à fait, il ne faut jamais battre un enfant, pas même lui donner une petite tape sur le dos de la main. Et ce pour deux raisons ; la première est que tout châtiment physique est attentatoire à la dignité de l'enfant, la seconde est que recourir à une punition physique signifie la faiblesse de l'autorité parentale. Or, l'enfant le perçoit comme tel. La fessée est une faillite.

Approuvez-vous donc que le Conseil de l'Europe veuille imposer à la France l'interdiction, par la loi, de la fessée ?

Certainement pas, c'est une décision scandaleuse. Interdire en passant par une loi la fessée inverserait le rapport entre les générations, cela mettrait les parents au service de l'enfant. Je dis qu'un enfant ne peut grandir qu'avec la contrainte et donc qu'il est parfois nécessaire de lui donner une punition. À mes yeux, il n'en est qu'une seule qui soit digne, c'est celle qui consiste à couper la communication. Il faut savoir dire à son enfant qu'il a dépassé les bornes et qu'il va être conduit dans sa chambre, dont il ressortira quand le parent en décidera ainsi. Ce geste ferme marche très vite.

À ne pas manquer

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation

Commentaires (30)

  • Lecteur-assidu

    C'est exactement cela.

  • el sasr

    Il existe, heureusement, des alternatives non violentes à la fessée. Mais combien de parents seront-ils capables de les mettre en oeuvre avec efficacité ? 10 % ? 20 % ? Pour tous les autres, plus de fessée signifiera simplement qu'on laisse tout faire et qu'on ne cherche plus à éduquer ses enfants. C'est déjà le cas un peu partout. Vous voyez des enfants courir en tous sens dans les commerces, crier, hurler, mettre les pieds sur les sièges dans les transports en commun, le tout sous l'oeil indifférent des parents.

  • FIK6T

    Sensibiliser les parents aux effets indésirables de la fessée, c'est évidemment indispensable. En faire une loi est une ineptie, car on se demande ce que vont devoir gérer les décrets d'application : Une amende pour les parents, mais payée à qui ? On enlève les enfants à leurs parents mais pour en faire quoi au juste ? Et que faire si les parents condamnés (par qui et sur la base de quoi) décident de ne plus s'occuper des enfants qui les ont fait condamner ? Comment gérer les dénonciations fictives, qui génèreront également des dégâts considérables au sein des familles ? Je suis loin d'être certain que la loi est l'instrument idéal pour régler le problème, même si celui ci existe et mérite d'être traité fermement. Et, histoire d'être urticant jusqu'au bout, la cigarette nuit aussi à la santé des enfants. Idem pour la consommation de drogue ou d'alcool. D'autres lois à venir ?