Manifestation de soutien après le meurtre antisémite de Ilan Halimi à Paris, le 26 février 2006

Manifestation de soutien après le meurtre antisémite de Ilan Halimi à Paris, le 26 février 2006. La plaque posée en sa mémoire à Bagneux a été retrouvée dégradée samedi par un promeneur.

afp.com/Pascal Pavani

Colère et émotion à Bagneux. C'est par un courriel reçu samedi en fin d'après-midi que la maire de la ville, Marie-Hélène Amiable, a appris la nouvelle: un promeneur du Parc Richelieu, au centre de la ville, lui envoie la photo de la plaque en hommage à Ilan Halimi, jeune Juif enlevé et torturé en 2006, brisée.

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"Ilan Halimi, victime de la barbarie, de l'antisémitisme et du racisme", pouvait-on lire sur la stèle, posée au pied d'un jeune chêne planté lors d'une cérémonie de commémoration en 2011, après le procès du gang des barbares, dont le chef, Youssouf Fofana, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

Elle demande alors à un agent municipal de la retirer et, ce dimanche matin, devait porter plainte. Dans la foulée, une enquête pour "dégradation volontaire" a été ouverte et confiée au commissariat de Bagneux, a indiqué le parquet de Nanterre à l'AFP.

Un acte "scandaleux et inacceptable"

Marie-Hélène Amiable s'est déclarée "extrêmement choquée" par cet acte "scandaleux et inacceptable". "La plaque sera changée dès que possible lundi", a-t-elle assuré à l'AFP. "Pour notre ville, c'est un symbole extrêmement fort". Les policiers, à qui la mairie a apporté la plaque, "penchent pour l'instant pour des jets de pierres", a-t-elle confié.

"Il n'y a pour l'instant aucun élément d'identification", a précisé le parquet, qui estime que la dégradation "paraît être un acte volontaire" sans pouvoir être "complètement affirmatif".

"Insulte", "honte" et "consternation" chez les politiques

Dès l'annonce de cette détérioration, les réactions indignées se sont accumulées. "Quelles que soient les causes de cette dégradation, (...) elle constitue un choc pour la famille et les proches d'Ilan Halimi", a souligné dans un communiqué le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui les assure de "sa détermination à ce que l'enquête permette rapidement que toute la lumière soit faite".

Jack Lang, sur Radio J, a fait part de son "écoeurement". "C'est répugnant, il y a dans notre pays un antisémitisme qui est assez vigoureux", a souligné le président de l'Institut du Monde arabe, appelant à "une révolution de l'éducation".

D'autres personnalités politiques se sont exprimées sur Twitter, dont le Premier ministre Manuel Valls.

C'est dans une cité populaire de la ville qu'Ilan Halimi avait été torturé trois semaines durant, après avoir été enlevé. Le jeune vendeur de téléphones portables, 23 ans, avait été retrouvé agonisant au bord d'une voie ferrée dans l'Essonne, nu, bâillonné et menotté. Il était mort lors de son transfert à l'hôpital.

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